Réjean Trudel, 73 ans, est décédé le lundi 2 octobre à son domicile de Rawdon. Sa notice nécrologique, publiée dans les médias locaux et sur le Web, montre la photographie d’un homme, tout souriant, entourant affectueusement le cou d’un chien.
Cette photo est tirée du compte Facebook de Réjean Trudel, un ex-frère mariste qui vendredi, trois jours avant son décès, était reconnu coupable d’avoir agressé dix adolescents.
Ses victimes ont fréquenté ou été hébergées, entre 1970 et 1986, au Patro Lokal de Saint-Hyacinthe, une ressource pour des jeunes de milieux défavorisés. Ce centre d’hébergement et d’activités était alors sous la responsabilité de la congrégation des Frères maristes.
Recours collectif
Le nom de l’ex-frère Trudel paraît aussi dans un jugement rendu récemment par la Cour supérieure du Québec.
Le 10 août 2017, la juge France Dulude a autorisé l’exercice d’un recours collectif contre les Frères maristes et Réjean Trudel par «toutes les personnes, de même que leurs héritiers et ayants cause, ayant été abusées physiquement, sexuellement ou psychologiquement par tout religieux, membre ou employé de la congrégation religieuse connue sous le nom des Frères Maristes alors qu’elles fréquentaient ou étaient hébergées à la ressource d’hébergement le Patro Lokal à St-Hyacinthe, entre 1970 et 1986».
À cette époque, Réjean Trudel est «l’un des cinq frères maristes qui résident avec les jeunes et assument leur garde et leur supervision».
Les présumées victimes allèguent de plus que la congrégation religieuse «n’a rien fait pour protéger les jeunes placés sous sa garde et qu’elle a ignoré, caché ou camouflé les abus commis».
Les victimes souhaitent obtenir une compensation pour les préjudices qu’elles ont subis. Des sommes entre 150 000 $ et 250 000 $ sont indiquées.
Joint par l’agence de presse Présence, Me Réjean Lavoie, l’avocat de la congrégation religieuse, n’a pas voulu commenter le jugement autorisant le recours collectif contre les Frères maristes.
«Je n’ai aucun commentaire à faire», a-t-il de nouveau répondu lorsqu’interrogé sur le décès récent de l’ex-religieux Trudel. Me Lavoie a ensuite mis fin brusquement à l’entretien téléphonique.