À un mois de la nouvelle campagne Carême de partage de Développement et Paix, les dirigeants d’une vingtaine de congrégations religieuses, principalement du Canada anglais, déplorent que des groupes habituellement appuyés par l’organisme soient aujourd’hui privés de financement. Ce sont «les plus pauvres parmi les pauvres» qui sont pénalisés, estiment les responsables de ces communautés.
Dans une lettre acheminée le 22 janvier à Serge Langlois, directeur général de Développement et Paix, ainsi qu’au personnel de l’organisme de coopération internationale, les supérieurs de 22 congrégations, dont les Jésuites du Canada, les Sœurs de Saint-Joseph, les Pères de Sainte-Croix du Canada anglais ainsi que les Ursulines de Chatham, indiquent que, partout dans le monde, «Développement et Paix est apprécié pour son engagement» auprès de groupes qui «s’attaquent aux causes profondes de la pauvreté et de l’oppression». Ces associations, qui travaillent souvent dans des conditions difficiles, offrent «un merveilleux exemple et témoignage pour beaucoup d’entre nous dans le Nord».
«Nous sommes stupéfaits par l’impasse des derniers mois qui a bloqué des paiements cruciaux à de nombreux partenaires» de Développement et Paix, ajoutent les leaders des congrégations religieuses.
Dès la fin de la campagne Carême de partage 2018, douze diocèses ont retenu les fonds recueillis au nom de Développement et Paix parce que «quelque quarante partenaires de l’organisme semblent montrer des signes de conflit avec l’enseignement moral et social catholique». Les sommes retenues, estimées à 2 M $, ont finalement été versées en décembre, après que Développement et Paix ait annoncé qu’il suspendait temporairement le financement de 52 de ses partenaires, certains en lien avec l’organisme depuis plus de 30 ans.
Pour les responsables religieux, «cette impasse dénote un manque de confiance dans le processus de choix des partenaires» par cet organisme «unique» et géré par des laïcs» qui «mettent leur créativité au service des défis du monde d’aujourd’hui».
«En tant que membres de communautés religieuses, nous avons confiance dans l’expertise du personnel et des membres [de Développement et Paix] pour nous permettre de soutenir les organisations et les réseaux qui transforment notre monde», ajoutent-ils dans cette lettre de trois pages qui a aussi été remise à la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), à la Ligue des femmes catholiques ainsi qu’à la Conférence religieuse canadienne.
«Lorsque cet appui est bloqué, ce sont les plus pauvres parmi les pauvres qui souffrent, encore une fois.»
Réaction de Développement et Paix
«Nous sommes très émus du soutien exprimé» par ces communautés religieuses, indique Serge Langlois, directeur général de Développement et Paix, qui ajoute avoir partagé la lettre reçue à tous les membres du personnel de l’organisme.
Il précise que l’examen des partenaires de l’organisme, un exercice réalisé conjointement avec la conférence épiscopale, «progresse dans un esprit de dialogue et de compréhension».
«Nous gardons espoir que cela sera réglé sous peu», ajoute-t-il.
Selon le directeur général, l’appui récent des évêques canadiens «en faveur de la campagne de carême de 2019 est un exemple des progrès que nous réalisons ensemble».
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