Les femmes en difficulté qui séjournent à la maison Chez Doris et les personnes itinérantes qui utilisent les services de la Mission Saint-Michael ont reçu la semaine dernière des masques de protection. Ils leur ont été offerts gratuitement par des femmes réfugiées récemment arrivées à Montréal.
«Les six femmes qui participent à ce projet de couture n’ont que quelques mois au Canada», explique Paula Kline, une pasteure de l’Église Unie du Canada et la responsable de la Mission communautaire de Montréal. Mais elles étaient impatientes et surtout très fières «de faire leur part pour aider leurs voisins et leur nouvelle communauté dans la lutte contre la COVID-19», lance-t-elle.
Originaires du Yémen, du Liban, d’Égypte, de Syrie, de Palestine et de Jordanie, elles participaient depuis leur arrivée aux activités du programme Vers un souffle nouveau, mis sur pied il y a quelques années par la Mission communautaire de Montréal et par l’Église Unie St. James. Il s’agit d’une ressource qui offre aux nouvelles arrivantes de la formation en emploi ainsi que des cours de langue. Ce programme gère un service de traiteur qui offre de «délicieux repas du Moyen-Orient à des prix très abordables», ajoute la révérende Kline.
Mais voilà, pandémie oblige, les services de traiteur ne sont plus requis, tous les rassemblements ayant été interdits. Une participante, une professionnelle de la couture dans son pays d’origine, et quelques autres, en apprentissage, ont créé un club de couture.
Les locaux du groupe étant aussi fermés depuis la mi-mars, «on a déménagé des machines à coudre, de nos bureaux à leurs logements», raconte la directrice de la Mission communautaire de Montréal.
Chacune dans leur logement respectif, les participantes ont décidé de confectionner des masques artisanaux, selon un patron trouvé en ligne. Chaque produit est déposé individuellement dans un sachet. On y insère aussi une note explicative sur le programme Vers un souffle nouveau ainsi que des conseils d’utilisation et d’entretien du masque.
Les femmes réfugiées que regroupe ce programme d’employabilité sont souvent des chrétiennes ou des musulmanes, explique la révérende Paula Kline. Mais les six femmes qui ont joint le club de couture sont toutes musulmanes.
«Comme le ramadan vient de débuter et que les musulmans doivent poser, durant ce mois, des gestes de bienveillance et de compassion, les femmes m’ont dit qu’en confectionnant ces masques, elles accomplissaient cette obligation, tout en contribuant aux efforts de la société contre le virus», confie-t-elle.
Outre Chez Doris et la Mission Saint-Michael, deux organismes montréalais, une résidence pour personne âgées du Nouveau-Brunswick, liée à une membre de l’Église Unie du Canada, a aussi reçu gratuitement un lot de masques.
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