«Oui, le rapport sur les partenaires a bien été accepté lors de la rencontre du conseil national», confirme Evelyne Beaudoin, la présidente de Développement et Paix.
Mais impossible d’en apprendre davantage sur les conclusions de ce rapport approuvé durant la fin de semaine des 28 et 29 novembre 2020. Le nombre de partenaires de Développement et Paix qui ont été blanchis de tous soupçons n’a pas encore été divulgué non plus, neuf jours après la rencontre nationale.
«Nous allons émettre un communiqué de presse conjoint avec la CECC [la Conférence des évêques catholiques du Canada], sans doute la semaine prochaine», répond Evelyne Beaudoin.
Avant la rencontre du conseil national, Romain Duguay, le directeur général adjoint de Développement et Paix, avait indiqué que les noms des 52 partenaires soupçonnés de ne pas respecter l’enseignement social et moral de l’Église catholique ne seraient pas indiqués dans le rapport qui serait soumis aux membres bénévoles du conseil national.
«On a reçu le même rapport que la CECC», confirme Evelyne Beaudoin. Les noms des pays où travaillent les partenaires étaient bien indiqués mais ce sont des chiffres qui remplaçaient leurs noms des organismes.
La présidente du conseil national reconnaît que, de l’extérieur, ce processus décisionnel manque de transparence. «Une des recommandations de Deloitte [la firme comptable à qui la CECC a commandé un examen organisationnel de Développement et Paix] veut que nos communications sur nos partenaires soient plus transparentes. Il y aura des changements. Mais on n’est pas encore rendu là», concède-t-elle.
Cet examen des partenaires, qui aura duré trois années, aura permis à Développement et Paix d’améliorer sa relation avec les évêques du Canada, estime Evelyne Beaudoin.
«On a perdu la présence des évêques au conseil national vers 2012», rappelle-t-elle. «Ils nous ont manqué. Ce lien est très important, pour nous, mais aussi pour eux.»
Elle croit que «le fait de ne plus être autour de la table a certainement contribué à réduire les communications avec Développement et Paix» et à engendrer des tensions et des incompréhensions. Au fil des années, «on s’est éloignés l’un de l’autre.»
Elle se réjouit qu’en avril 2020, la CECC et Développement et Paix ont réussi à «s’entendre sur une façon de travailler ensemble selon des principes de synodalité». Elle réaffirme que si Développement et Paix fait partie intégrante de l’Église catholique au Canada, «c’est donc important que les évêques soient avec nous, dans nos décisions», dit-elle.
Quatre évêques participeront dorénavant au conseil national de Développement et Paix. Ils rejoindront douze laïcs à la tête de l’organisme. «Les laïcs y ont clairement la majorité, mais on ne veut pas être indépendant de l’Église», dit la présidente. «Dans certains cas, les seize [membres du conseil national] vont prendre des décisions finales. Dans d’autres cas, on va travailler avec la CECC.»
La divulgation, la semaine prochaine, des conclusions du rapport sur les 52 partenaires de Développement et Paix fait partie de ces décisions qui devront être prises par les deux organismes.
***