Après avoir invité la veille les journalistes à s’intéresser davantage au programme d’éducation sexuelle «imposé dans toutes les écoles du Québec» et à se procurer un livret critique sur le sujet, l’archidiocèse de Montréal a déclaré le 10 janvier que «l’archevêché n’est aucunement impliqué dans l’initiative ni la publication de cet ouvrage».
Mercredi après-midi, Erika Jacinto, directrice des relations publiques, a transféré aux journalistes deux invitations sur le nouveau programme d’éducation sexuelle.
«Plusieurs parents croient que le gouvernement impose des enseignements sexuels trop tôt et d’une manière qui contrevient à leurs valeurs», indiquait la note électronique.
«Pour sortir de cette impasse, Dr. Raouf Ayas et l’abbé Robert Gendreau [directeur du Service de la pastorale liturgique de l’archidiocèse de Montréal] ont rédigé un outil pédagogique qui répond aux objectifs du ministère de l’Éducation, tout en étant respectant le développement des enfants».
Le communiqué retransmis par Mme Jacinto annonce que ce livret intitulé Réflexions pour susciter le dialogue parents/enfants sur le programme Éducation à la sexualité du ministère de l’Éducation du Québec de la maternelle à la 3e année du primaire est déjà disponible pour téléchargement dans le site transactionnel Amazon.ca.
On indique aussi que les deux auteurs donneront une conférence publique le mercredi soir 16 janvier à Ville Saint-Laurent. Ils proposeront notamment aux parents de «prendre une entente spéciale pour donner la matière eux-mêmes» à leurs enfants.
Jeudi matin, sur Twitter, l’archevêché de Montréal a indiqué qu’il se dissociait du contenu de ce document élaboré notamment par un membre influent de son personnel.
«Nous désirons clarifier que le livret est le résultat d’une initiative personnelle d’un père de famille soutenu par un document rédigé par un médecin et un prêtre. L’archevêché n’est aucunement impliqué dans l’initiative ni la publication de cet ouvrage.»
Le communiqué de l’archevêché a été envoyé à la presse moins de 24 heures après qu’un prêtre de l’archidiocèse ait été reconnu coupable d’agression sexuelle sur un mineur.
Réagissant à cette controverse, le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a rejeté l’idée que des parents puissent soustraire leurs enfants de ces cours en raison de leurs convictions religieuses.
«Éducation à la sexualité: des apprentissages essentiels. Les seules exemptions délivrées le seront de manière exceptionnelle pour des motifs très précis, par exemple pour des élèves ayant vécu des traumatismes importants», a écrit le ministre Roberge sur Twitter.
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