Une récente vague de graffitis haineux a donné lieu à des manifestations de solidarité interreligieuse à Ottawa. Alors que des établissement juif, musulman et chrétien ont tous été visés par cette vague, tant des dirigeants religieux que politiques ont réagi en condamnant ces actes et en témoignant de leur solidarité.
Dans la nuit du 17 au 18 novembre, la mosquée de l’Association musulmane d’Ottawa et la Parkdale United Church, dont le pasteur est noir, ont été couvertes de croix gammées. La nuit précédente, c’est la congrégation juive Machzikei Hadas qui avait été prise pour cible. Et dans la nuit du 14 au 15 novembre, des graffitis haineux avaient également été peints sur la résidence de la rabbin Anna Maranta. Le Soloway Jewish Community Centre et la congrégation Kehillat Beth Israel avaient aussi été visés peu de temps auparavant.
Les graffitis haineux ont ainsi été peinturés sur six établissement religieux. Très souvent, des insultes racistes accompagnaient les tags de swastikas.
Nombreuses réactions
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a réagi sur Twitter en dénonçant «au plus haut point les récents actes antisémites». La ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, s’est dit «troublée». Plusieurs autres politiciens ont également condamné ces gestes.
L’archevêque catholique d’Ottawa, Mgr Terrence Prendergast, a réagi le 17 novembre aux gaffitis visant la communauté juive. Il a déclaré que «ce genre d’acte haineux n’avait pas sa place dans notre ville et notre pays où nous recherchons le respect de la dignité de chaque être humain créé à l’image et à la ressemblance de Dieu». Il a assuré la communauté juive de son appui.
Le lendemain, devant l’apparition de nouvelles croix gammées sur une mosquée et sur une Église Unie, ce fut au tour de la congrégation juive Machzikei Hadas de réagir en dénonçant ces nouveaux gestes de «haine et de vandalisme». Elle a assuré ces communautés de ses «pensées» et de ses «prières».
Le Conseil national des musulmans canadiens a de son côté jugé «perturbants» les gestes de vandalisme.
«Il est crucial que nos élus et nos leaders communautaires dénoncent avec force non seulement les crimes haineux et les incidents qui cherchent à créer de la peur et de la discorde, mais aussi contre tout type de rhétorique politique qui cherche à normaliser les attitudes xénophobes et l’extrémisme», a indiqué la directrice des communications du Conseil, Amira Elghawaby.
Le Conseil canadien des Églises a aussi réagi le 18 novembre. Cette organisation rassemble 25 confessions chrétiennes différentes au Canada.
«Nous nous opposerons à de tels attaques en présence et en esprit. Nous nous tiendrons avec amour et force auprès aux côtés des personnes visées. Nous prierons et nous nous engagerons à nouveau à travailler pour un pays de paix et de justice pour tous, au nom de Dieu», a déclaré le Conseil.
Rassemblement interreligieux
Le samedi 19 novembre, un rassemblement interreligieux a réuni 600 personnes à la congrégation Machzikei Hadas. Le Ottawa Citizen rapporte qu’en plus de représentants des forces policières, la première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, était présente. Le maire d’Ottawa, Jim Watson, a également pris part au rassemblement, lui qui avait aussi dénoncé ces gestes haineux plus tôt dans la semaine.
Un adolescent de 17 ans a été arrêté relativement à cette affaire. Il doit faire face à vingt chefs d’accusation. Selon la CBC, il reste pour l’instant en détention jusqu’au 30 novembre.