Dire non au désenchantement et exiger des partis politiques qu’ils s’engagent fermement en faveur de l’environnement: voilà le cœur de la déclaration publiée le 12 septembre par le conseil Église et Société de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec au sujet de la campagne électorale fédérale.
Le conseil estime que l’humanité est à un «moment charnière» de son histoire. «Notre Maison commune est plus que jamais mise en péril, et le cynisme, le populisme et l’intolérance contribuent à miner l’espérance de plusieurs quant aux possibilités de sauvegarder l’avenir de la Terre», écrit-il.
Loin de jeter l’éponge, et «face au désenchantement», le conseil souligne l’engagement de «vastes ensembles de la société civile», dont des jeunes.
«Le conseil Église et Société, au nom de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, invite toutes les chrétiennes et tous les chrétiens à étudier attentivement les propositions qui leur sont faites par les candidates et les candidats en lice, en les passant au crible des idéaux de l’Évangile et de l’enseignement social de l’Église», poursuit le conseil. «Il revient à chaque personne de discerner, par l’analyse et la prière, comment exprimer son souci de mieux vivre ensemble au sein de notre Maison commune.»
Reprenant à son compte la vision écologique intégrale du pape François, le conseil rappelle que l’idée même de « maison commune » nécessite d’accueillir les migrants touchés par des situations sur lesquelles ils n’ont pratiquement aucun contrôle.
«L’hospitalité n’est pas qu’un devoir individuel, c’est une responsabilité collective et solidaire», insiste le document. Il appelle également à porter une attention particulière aux citoyens qui «souffrent le plus durement de la répartition inégale des richesses».
«Au Canada, cela implique notamment de développer des relations véritablement respectueuses avec les peuples autochtones», estime le conseil.
La déclaration se garde toutefois de détailler davantage certains enjeux, notamment ceux qui peuvent concerner directement la religion ou les valeurs spirituelles ou éthiques, dont une éventuelle contestation de la loi québécoise sur la laïcité par le gouvernement fédéral ou la possibilité de rouvrir le débat sur l’avortement à la Chambre des communes.
Face aux enjeux significatifs, aucun programme politique n’est parfait, indique-t-il.
«Il faut donc déterminer nos priorités et agir en conséquence. C’est dans cet esprit que nous vous invitons à considérer cette image d’espoir d’une Maison commune réconciliée, dans laquelle nous pouvons cohabiter de manière pacifique et fraternelle.»
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