Le président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé les nouvelles directives de son administration sur la prière dans les écoles publiques lors d’un événement organisé le 16 janvier dans le Bureau ovale à l’occasion de la Journée nationale de la liberté religieuse.
Désormais, les États devront obligatoirement à signaler les cas où des élèves des écoles publiques se sont vu refuser le droit de prier.
Dans une proposition de règlement séparée, l’administration Trump vise à protéger les droits des groupes d’étudiants religieux dans les universités publiques, en leur accordant un traitement égal à celui des groupes d’étudiants laïques.
Pour que les écoles reçoivent un financement fédéral, elles devront certifier une fois par an avec les départements d’éducation des États qu’elles n’ont pas de politiques en place qui empêcheraient les étudiants d’exercer leur droit constitutionnel à la prière, a déclaré un haut fonctionnaire de l’administration.
Les départements de l’éducation des États devront également faire un rapport au ministère étatsunien de l’éducation chaque année avec une liste des conseils scolaires locaux qui n’ont pas fait la certification requise ainsi que les plaintes déposées auprès de ce département concernant un conseil scolaire ou une école locale qui a été accusé de refuser aux élèves ou aux enseignants leur droit de s’engager dans une prière protégée par la constitution.
Les nouvelles orientations stipulent également que les bureaux de l’éducation des États doivent mettre en place une procédure claire permettant aux personnes de signaler les plaintes concernant les conseils scolaires ou les écoles qui ont refusé aux élèves ou aux enseignants leur droit à la prière, plaintes qui seront à leur tour envoyées au ministère fédéral de l’éducation. De même, les bureaux de l’éducation des États devront signaler au ministère de l’éducation toute poursuite judiciaire contre une école ou un conseil scolaire local concernant le droit de prier.
Lors d’une soirée marquant la Journée nationale de la liberté religieuse, Jennie Bradley Lichter, assistante adjointe du président pour la politique intérieure, a déclaré que ces orientations étaient importantes car «vous ne perdez pas vos droits constitutionnels lorsque vous marchez dans une école publique».
Elle a ajouté que l’événement incluait des étudiants – musulmans, juifs, évangéliques et catholiques – qui avaient été punis pour quelque chose en rapport avec la religion.
L’un des élèves, William McLeod, un catholique d’une école publique de l’Utah, a raconté à ceux qui étaient présents à la cérémonie: «Alors tout a commencé quand je suis entré dans la classe. […] C’était le mercredi des Cendres, j’avais mes cendres sur le front, et tous les enfants de la classe disaient: « C’est de la terre sur ton front? Parce qu’ils ne le savent pas, parce qu’ils ne sont pas catholiques et qu’ils étaient tous mormons.»
«Alors le professeur est arrivé et a dit: « C’est inacceptable. Essuie-le. » Et je lui ai dit quatre fois, et elle n’a pas écouté et m’a fait essuyer devant tous les enfants.»
William a dit au président: «Je ne veux pas que quelqu’un se sente comme ça.»
Trump a mentionné la prière à l’école dans son discours du 3 janvier aux évangéliques de Miami où il a salué un effort dans le Tennessee pour étendre la prière à l’école. En novembre dernier, l’Union américaine des libertés civiles a intenté un procès contre un district scolaire, affirmant qu’il commanditait des assemblées de prière et la distribution de Bibles.
«Je vais prendre des mesures pour protéger le droit des élèves et des enseignants à prier dans leurs écoles, conformément au premier amendement», a déclaré Donald Trump lors de la réunion en Floride.
La Cour suprême s’est penchée à plusieurs reprises sur la question de la prière à l’école. Dans les années 1960, elle a déclaré que la prière parrainée par l’école violait la Clause d’établissement du Premier Amendement, qui porte sur les libertés religieuses, mais que les élèves étaient autorisés à prier seuls ou en groupe à l’école si les autres élèves n’étaient pas obligés d’y participer.
En 1992, la cour a statué contre la prière lors des remises de diplômes et huit ans plus tard, elle a déclaré que les prières dites sur un système de sonorisation lors des jeux scolaires violaient également la Clause d’établissement.
Carol Zimmermann
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