La première traduction officielle en anglais du livre «Exorcismes et suppliques connexes» est disponible auprès de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), mais sa distribution demeure largement contrôlée.
La distribution du rituel est limitée aux évêques. Toutefois, les exorcistes, les autres membres du clergé, les universitaires et les professeurs de séminaire peuvent également obtenir une copie s’ils ont la permission d’un évêque.
Cette traduction en anglais «devrait permettre à un évêque de trouver plus facilement un prêtre qui peut l’aider dans ce ministère», a déclaré le père Andrew Menke, directeur exécutif du Secrétariat du culte divin de la USCCB.
«Étant donné qu’il y a moins de facilité en latin qu’avant, même parmi les prêtres, cela ouvre la porte à plus de prêtres pour le faire. Jusqu’à présent, non seulement le prêtre devait être sage et saint, mais il devait aussi s’y connaître en latin», a déclaré le père Menke au Catholic News Service.
«Cela rend [l’accès] plus facile pour un prêtre qui serait peut-être un bon exorciste mais qui serait intimidé par l’obligation d’utiliser un texte en latin. Le fait qu’il soit disponible en langue vernaculaire lui permet de se concentrer sur la prière et le rituel sans avoir à s’inquiéter de travailler dans une autre langue», a-t-il expliqué.
La traduction vient du rite qui a été révisé après le concile Vatican II. Il a été promulgué en latin en 1999 puis légèrement modifié en 2004. Le texte révisé s’inspire des rituels utilisés par l’Église catholique depuis des siècles.
La USCCB a approuvé la traduction en anglais lors de son assemblée générale à l’automne 2014. Le Vatican a donné sa «recognitio», ou approbation, de la traduction plus tôt cette année.
Anglais ou latin
Entendre les prières en anglais peut également être bénéfique pour la personne qui cherche un exorcisme, a déclaré le père Menke, qui a noté qu’il n’était pas un exorciste.
«La première et la principale raison d’un exorcisme est de débarrasser la personne du démon, et que la personne comprenne ou non ce qui est dit importe peu à cet égard. Elle veut juste se libérer de cette oppression.»
«Mais en même temps, les exorcistes m’ont dit que pour certaines personnes cela peut être d’une grande aide d’entendre des mots qu’ils comprennent, des mots qui les consolent, des mots qui leur rappellent la puissance du Christ sur les démons. Une certaine confiance provient de l’écoute de ces mots», a-t-il dit.
Pour d’autres, entendre le rite d’exorcisme effectué en latin peut être consolant à sa manière, a ajouté le père Menke, parce que la personne «sait que c’est la prière de l’Église».
En fin de compte, c’est l’exorciste qui choisit quelle langue utiliser pendant le rite.
Une partie accessible à tous
La partie principale du livre est le rite de l’exorcisme majeur, et il comprend également une introduction décrivant les critères pour son utilisation. Le texte affirme la réalité du mal dans le monde et la souveraineté de Jésus pour vaincre tout mal.
En vertu du droit canonique (canon 1172), seuls les prêtres qui reçoivent la permission de leurs évêques peuvent effectuer un exorcisme après une formation adéquate. Les évêques ont automatiquement le droit d’effectuer un exorcisme et peuvent partager cette autorité avec d’autres prêtres.
Alors que le coeur du livre est à l’usage des exorcistes, il contient néanmoins un complément de prières que n’importe qui peut utiliser. Intitulée «les supplications qui peuvent être utilisées par les fidèles en privé dans leur lutte contre les puissances des ténèbres», la collection de prières se veut utile pour une personne avant ou après un exorcisme, ainsi que pour la famille et les amis qui souhaitent prier pour leur proche.
Le père Menke estime que les prières dans l’annexe peuvent réconforter quiconque les prie, qu’il y ait exorcisme ou non.
Cette annexe a été imprimée dans un livret séparé, «Prières contre les puissances des ténèbres», que la USCCB accepte de vendre à tous.
«Le livre est destiné à faciliter une prière très réfléchie», a-t-il dit. «Ce n’est pas quelque chose que vous lisez comme de la prose, c’est une sorte de prière méditative, patiente, confiante et tranquille.»
Réfléchir à ces prières de manière répétée peut faire partie du processus de guérison pour une personne troublée par les démons, a déclaré le père Menke, parce que dans de nombreux cas, le rite doit être effectué plusieurs fois «avant que la personne trouve la guérison définitive».
Dennis Sadowski