L’Action des chrétiennes et des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) avait annoncé une soirée de prière intimiste. À 19 h 30 ce mardi 26 juin 2018, seule une personne s’est présentée aux bureaux montréalais de l’ACAT Canada afin de participer à La Nuit des veilleurs, ce moment de prière organisé dans plusieurs pays afin de soutenir les victimes de la torture.
Coordonnatrice de l’ACAT Canada, Nancy Labonté était certes déçue du résultat mais pas démoralisée devant la tâche à accomplir pour conscientiser les chrétiens à ce fléau qu’est la torture.
«La belle température en est peut-être responsable», disait-elle mardi soir. Mais cela démontre surtout que le recours à la torture par bien des gouvernements du monde n’est pas assez connu ni même discuté à l’intérieur des différentes Églises chrétiennes qui sont en lien avec l’ACAT, une association œcuménique.
Elle constate qu’aujourd’hui les gens ont de moins en moins la «culture de devenir membre d’un groupe». Mais quand il s’agit de poser des gestes précis ou d’écrire une lettre, «ils répondent très bien aux appels à l’action». C’est ainsi qu’à l’ACAT Canada, «on a plus de sympathisants que de membres à l’heure actuelle», révèle la coordonnatrice.
«Dès septembre, on va diffuser un nouveau programme de conscientisation sur le phénomène de la torture. On va définir ce que c’est et quels sont les leviers qui existent pour faire reculer ce fléau. Ce sera présenté dans les Églises. Notre but est de mieux faire connaître l’ACAT et de rassembler des chrétiens qui vont participer aux actions» que mène l’organisme en faveur des victimes de torture et de mauvais traitements.
La torture en hausse
«La torture ne recule pas», déplore la coordonnatrice de l’ACAT Canada. «Même qu’avec la montée des extrémismes, elle augmente.» Elle donne l’exemple des États-Unis et de l’actuel débat sur la présence d’enfants de réfugiés dans des prisons du pays. «Ce sont des mauvais traitements», déplore-t-elle. Pis, bien des pays n’hésitent plus à adopter de telles pratiques, voire à les cautionner, même implicitement.
«Quand un des grands leaders du monde bafoue ouvertement la dignité humaine, sans aucune considération, cela change la donne pour d’autres pays», estime Nancy Labonté.