Le mercredi 31 mars 2021, soit le Mercredi saint, les cloches de plusieurs églises du Québec se feront entendre à différents moments de la journée. Ce jour-là, elle sonneront le glas, un tintement d’une seule note entendu habituellement au début et à la fin des funérailles religieuses, afin de commémorer les décès de trop nombreuses femmes, victimes d’agressions sexuelles ou de violence conjugale.
C’est la suggestion qu’ont lancée ce lundi 29 mars les membres du Réseau des répondantes diocésaines à la condition des femmes et ceux du conseil Église et Société, un comité de travail de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ).
Les deux comités pressent aussi le gouvernement de François Legault de mettre en œuvre et de financier adéquatement les 190 recommandations de «Rebâtir la confiance», le rapport du Comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale qui a été rendu public en décembre 2020.
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Les deux comités, formés majoritairement de laïques, déplorent qu’au Québec sept femmes aient été tuées par leur conjoint au cours des sept dernières semaines. «Cela fait un total de 14 féminicides depuis le début de la pandémie», indique leur déclaration. «Une seule victime en est une de trop.»
«Nous croyons qu’il est possible de transformer la situation actuelle pour que cessent les violences faites aux femmes, pour que les femmes et les enfants soient crus, protégés et aient accès aux ressources nécessaires; et pour que les hommes ayant des comportements violents soient accompagnés par des services visant la prévention de l’agression et la diminution du risque de récidive», estiment les auteurs de la déclaration que l’AECQ a diffusée auprès des médias.
Ils invitent aussi les communautés chrétiennes à intégrer, lors des cérémonies du Vendredi saint, des intentions de prière spéciales pour «les femmes et les filles de notre société qui ont connu l’humiliation, les coups, et la violence jusqu’à leur mort».
«Dénonçons tous les abus, y compris ceux commis au sein de l’Église qui fait mémoire de la crucifixion. Prions pour que notre Église et notre société puissent incarner un modèle de protection, de prévention et de paix», suggère-t-on comme prière.
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