Même si le nombre reste marginal, le cardinal Marc Ouellet affirme qu’il n’est plus «exceptionnel» de voir un prêtre refuser une nomination épiscopale.
En parlant du cours annuel que la Congrégation pour les évêques, dont le cardinal québécois est préfet, offre aux nouveaux évêques, Marc Ouellet a réagi aux rumeurs selon lesquelles de plus en plus de prêtres refusent de devenir évêque, même s’ils sont nommés par le pape, sur recommandation de la Congrégation.
«Oui, c’est vrai. De nos jours, il y a des gens qui n’acceptent pas la nomination», a-t-il reconnu, précisant qu’il ne dévoilerait pas de données concernant ce phénomène et insistant pour dire que le nombre n’est pas élevé.
Les prêtres déclinent la nomination pour diverses raisons, a précisé Marc Ouellet. Il a donné comme exemple le cas d’un prêtre choisi qui a indiqué à la Congrégation qu’il avait le cancer mais qui n’avait pas encore annoncé sa maladie à son entourage. «C’était un signe de responsabilité que de refuser la nomination», a-t-il dit.
D’autres refusent en raison de leur passé. D’autre parce qu’ils ne se croient pas en mesure de composer avec de telles responsabilités. Dans ces derniers cas, «habituellement, nous insistons», car souvent les personnes ne sont pas les meilleures pour juger de leurs propres capacités, a précisé le cardinal Ouellet, ajoutant que le Vatican respecte toutefois une décision prise «en conscience».
En ce qui concerne le profil des prêtres candidats recherchés par le Congrégation et le pape François, le cardinal Ouellet a dit que le pape insiste «sur les qualités pastorales des évêques».
«C’est très clair. Cela ne veut pas dire qu’ils ne doivent pas être des maîtres de la foi, car un évêque est avant tout le premier enseignant de la foi dans son diocèse.»
«Mais la capacité à comprendre les gens, à établir un dialogue, d’un point de départ jusqu’à l’endroit où se trouvent les gens, c’est une qualité qui est également requise», a précisé le cardinal Ouellet.
Le cardinal a aussi confirmé que depuis au moins 2010, le questionnaire confidentiel envoyé aux évêques et aux prêtres pour leur demander leur avis sur un candidat potentiel à l’épiscopat comprend une question demandant si le candidat a déjà eu à gérer une accusation d’abus sexuel commis par un membre du clergé ou un employé laïc.
«Nous devons nous assurer qu’un candidat parvienne à bien gérer ces cas», c’est-à-dire qu’il n’ait pas le réflexe de chercher à étouffer ces cas, d’omettre d’avertir les autorités civiles ou de ne pas les prendre aux sérieux, a indiqué le préfet.
Depuis 2001, tous les évêques nouvellement ordonnés au sein de diocèses qui dépendent de la Congrégation pour les évêques sont obligés de se présenter à Rome en septembre pour une formation de huit à neuf jours qui leur est destinée.
Plus de 1500 évêques ont pris part à de tels cours depuis quatorze ans. Bien qu’ils comprennent des sessions sur les finances, sur les liens avec le clergé et la prévention d’abus sexuels, la plupart des participants, précise Marc Ouellet, disent que la partie la plus importante pour eux est d’avoir l’occasion de rencontrer, de discuter et de prier avec d’autres évêques du monde entier.
D’après Cindy Wooden, Catholic News Service
Trad. et adapt. Présence