Juifs, sikhs et musulmans exhortent le gouvernement canadien à réaffirmer son soutien au Bureau de la liberté de religion mis en place par l’ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper.
Vendredi, ils ont fait parvenir une lettre au ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion. Shimon Koffler Fogel, PDG du Centre consultatif des relations juives et israéliennes, Amritpal Singh Shergill, président de la World Sikh Organization of Canada, et Asif Khan, secrétaire national pour les relations publiques de la communauté musulmane canadienne Ahmadiyya, co-signent a lettre.
«En tant que Canadiens de fois différentes provenant de diverses communautés culturelles, nous nous adressons à vous afin d’exprimer notre appui pour le Bureau de la liberté de religion du Canada du Ministère des Affaires mondiales», écrivent-ils.
Ils rappellent que des centaines de millions de personnes sont victimes de violence ou de discrimination en raison de leur foi.
«Bien que nous reconnaissions que ces diverses communautés soient persécutées en raison de différents facteurs, la souffrance des minorités religieuses dans de nombreux pays est particulièrement aiguë et souvent qualitativement différente des autres formes de discrimination», insistent-ils.
Les trois signataires vantent les mérites du Bureau de la liberté religieuse, le qualifiant de «plaideur efficace» qui sait attirer l’attention sur les persécutions religieuses dans le monde, souvent en collaboration avec diverses diasporas présentes en sol canadien. Ils estiment que les projets du Bureau «reflètent le rôle pratique et efficace que peut jouer le Canada afin de mitiger le sort des minorités religieuses persécutées à travers le monde».
Quel avenir pour le Bureau?
Cette sortie publique des trois leaders survient alors qu’il y a quelques jours, le Ottawa Citizen rapportait que le mandat de l’actuel ambassadeur attitré au Bureau, Andrew Bennett, doit en principe prendre fin le 18 février et que les fonds – une enveloppe annuelle de 5 millions $ – seraient épuisés d’ici la fin du mois de mars.
L’établissement d’un Bureau de la liberté de religion était l’une des promesses électorales des conservateurs lors de la campagne fédérale de 2011. Mais il a fallu deux ans avant qu’il ne voit le jour, en février 2013. Plusieurs politiciens et observateurs avaient émis des doutes quant à la pertinence de mettre en place un tel organe.
L’actuel gouvernement libéral de Justin Trudeau chercherait présentement diverses manières de promouvoir les droits de la personne, ce qui n’exclurait pas de repenser ou de démanteler le Bureau pour la liberté de religion.