Le Vatican a rendu publics les résultats préliminaires de l’autopsie effectuée sur le corps de l’ex-archevêque Jozef Wesolowski. Selon toute vraisemblance, il serait mort le 27 août d’un « problème cardiaque ». Il était logé dans une résidence du Vatican en attendant son procès pour abus sexuels à l’endroit de mineurs et possession de pornographie juvénile.
Le 29 août, le Vatican a émis un communiqué dans lequel on annonçait être dans l’attente des résultats d’analyses médicales complémentaires. Les autorités judiciaires du Vatican ont alors nommé trois experts indépendants, dont un professeur de médecine légale, qui devront analyser ces résultats et rédiger un rapport.
Âgé de 67 ans, Mgr Wesolowski est l’ancien nonce apostolique du Saint-Siège en République dominicaine. Il était en garde à vue dans une résidence du Vatican en attendant son procès. Cette résidence héberge à la fois les franciscains qui confessent les fidèles de la basilique Saint-Pierre, de même que les bureaux des forces policières du Vatican. C’est un des prêtres logeant dans cette résidence qui a découvert le corps, tôt en matinée, vers 5 : 00. Selon le père Ciro Benedettini, porte-parole du Vatican, Mgr Wesolowski se trouvait alors assis devant un téléviseur allumé.
Le père Benedettini a précisé que les funérailles de Wesolowski devaient être célébrées le 31 août par Mgr Konrad Krajewski, l’aumônier du pape.
Peu après la découverte du corps de Mgr Wesolowski, a ajouté le père Benedettini, les autorités policières, médicales et judiciaires du Vatican ont été dépêchées sur les lieux afin de mener une « enquête de routine, laquelle a révélé qu’il s’agissait d’une mort de cause naturelle ».
« Le promoteur de la justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi a demandé qu’une autopsie soit effectuée le jour même », annonçait le porte-parole du Saint-Siège, le 28 août. « Les résultats vous seront communiqués dès que possible ». Dans ce communiqué, émis moins de quatre heures après la découverte du corps de Mgr Wesolowski, le père Benedettini confirmait avoir informé le pape François de la situation.
Le porte-parole du Saint-Siège a révélé aux journalistes que la santé de Mgr Wesolowski était chancelante et qu’il bénéficiait d’une prise en charge médicale au moment de son décès.
Wesolowski devait être la toute première personne à subir un procès criminel au Vatican pour des chefs d’accusation d’agression sexuelle. Son procès devait débuter le 11 juillet mais a été remis à une date ultérieure, après que celui-ci se soit « effondré » la veille du procès. Selon le père Benedettini, Wesolowski a été hospitalisé jusqu’au 17 juillet.
Le Tribunal du Vatican n’avait pas encore annoncé la date à laquelle devaient reprendre les procédures judiciaires contre l’ex-archevêque polonais et ancien nonce en République dominicaine. Dans le communiqué de presse annonçant son décès, le Vatican le présente comme « Son Excellence Mgr Jozef Wesolowski », bien qu’il ait été dépouillé de son titre de prêtre en juin 2014, au terme d’une enquête de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il avait tenté d’en appeler de cette décision mais sa requête avait été rejetée. Selon le père Benedettini, Mgr Wesolowski n’avait pas été informé de ce rejet, de manière à ne pas « aggraver la situation », étant donné qu’il devait se soumettre à un autre procès, celui-là criminel. Dans l’édition de 2015 de l’« Annuario Pontificio », l’annuaire du Vatican, il faisait toujours partie de la liste officielle des archevêques.
Les procureurs du Vatican ont émis cinq chefs d’accusation contre Mgr Wesolowski. Certains d’entre eux l’accusent d’avoir « corrompu, par le biais d’actes lubriques, des présumés adolescents âgés de 13 et de 16 ans ». Les faits se seraient produits en République dominicaine, où Mgr Wesolowski a été nonce de 2008 à 2013, jusqu’à ce qu’il soit accusé d’avoir abusé sexuellement d’adolescents.
Selon les procureurs du Vatican, les comportements criminels reprochés à Mgr Wesolowski se seraient poursuivis après son retour au Vatican. Au moment même où il faisait l’objet d’une enquête, a précisé le tribunal, il se serait procuré et aurait conservé dans une résidence du Vatican, de même « qu’ailleurs », une « importante quantité » de « matériel provenant de sites Internet » où l’on peut voir des mineurs de moins de 18 ans prendre de poses ou accomplir des gestes sexuellement explicites.
Il est également accusé d’avoir infligé « des blessures sérieuses aux victimes adolescentes de ces abus sexuels, sous forme de détresse morale » et d’avoir une adopté une « conduite préjudiciable aux principes religieux et à la morale chrétienne », en naviguant de manière répétitive sur des sites pornographiques, que ce soit en République dominicaine, à Rome, au Vatican ou ailleurs.
Cindy Wooden, Catholic News Service
Trad. et adap. Présence – information religieuse