Pour l’archevêque de Sherbrooke, une visite ad limina, ce séjour quinquennal que chaque évêque est tenu d’effectuer auprès des congrégations et des dicastères du Vatican, «n’est pas un exercice de contrôle».
«C’est plutôt une visite entre des frères avec qui on partage l’expérience d’Église que nous vivons.»
Tout juste de retour à Sherbrooke, Mgr Luc Cyr a tenu à rencontrer les médias de sa région afin de rendre compte de son séjour au Vatican.
Il ne fait aucun doute, pour l’archevêque, que le pape François «donne le ton à l’ensemble des rencontres avec les congrégations romaine».
Le mot d’ordre au cœur des réunions avec les différents ministères de l’Église – les affaires œcuméniques, les congrégations religieuses, le clergé, les médias, la liturgie, les laïcs, etc. – a toujours été le même, répète Mgr Cyr. «Nous sommes ici pour vous écouter, pour accueillir votre expérience pastorale du Québec.»
Des échanges fraternels – «et francs aussi», précise l’archevêque – il y en a eu beaucoup durant ces deux semaines de travail à Rome. Les évêques du Québec ont même rencontré à deux reprises le pape François. Une première rencontre, le jeudi 4 mai, «a été ajoutée à notre horaire», dit l’archevêque de Sherbrooke. «On l’a appris en arrivant. Le cardinal Ouellet, [ex-archevêque de Québec], nous a remis une convocation». Le pape désire «repenser les visites ad limina» et il a souhaité en discuter avec les évêques québécois. «Trois heures de travail», dit-il.
Une semaine plus tard, le 11 mai, avait lieu une nouvelle rencontre avec le pape. À tour de rôle les évêques ont présenté leurs réalités diocésaines. «On a beaucoup souligné le travail d’équipe et le travail hommes-femmes dans l’Église. On a aussi redit le rôle essentiel des femmes dans nos réalités diocésaines, partout au Québec», ajoute Mgr Cyr.
Quelle a été la réaction du pape François? «Il a accueilli tout cela et a commenté ce récit des Actes des apôtres où les apôtres demeurent à Jérusalem alors que ce sont les laïcs qui partent annoncer la Bonne Nouvelle». Mgr Cyr y a vu un «encouragement à continuer notre travail avec les laïcs, hommes et femmes».
Durant ces deux semaine de visite ad limina, les évêques du Québec ont mis en commun «notre expérience ecclésiale, nos réalités sociales et politiques».
Mais, plus spécifiquement, qu’ont dit les évêques au pape et aux congrégations romaines? L’archevêque de Sherbrooke suggère aux gens de télécharger et de lire le rapport général rédigé par l’Assemblée des évêques catholiques du Québec.
Il est question du «nouveau pluralisme québécois», de la diversité «des modèles de familles», d’une situation de «rupture intergénérationnelle par rapport à la religion» et même d’«opposition à la religion». Ce rapport de 36 pages a été remis au pape François en décembre 2016. Les évêques décrivent au pape et à ses collaborateurs «le contexte québécois dans lequel le tournant missionnaire de notre Église doit maintenant s’inscrire».