Dans la nuit du 6 au 7 août 2017, l’automobile de Mohamed Labidi, le président du Centre culturel islamique de Québec, a été la proie des flammes. Il s’agit d’un incendie d’origine criminelle, ont confirmé les autorités policières.
«Des déflagrations ont été entendues par l’épouse du président du CCIQ. Les flammes se sont également propagées à la haie de sa maison», ont expliqué ce midi les responsables du CCIQ dans un communiqué de presse déposé dans leur page Facebook. C’est le service des nouvelles de Radio-Canada qui a révélé, une heure plus tôt, ce nouvel acte haineux contre des représentants de la communauté musulmane de Québec.
«La voiture calcinée, une perte totale», a été saisie par les enquêteurs du Service de police de la Ville de Québec.
«Ce crime haineux s’ajoute à une longue série d’actes haineux contre notre organisme. Il faut noter que cet événement est survenu dans la foulée de l’annonce de l’entente de principe survenue entre la Ville de Québec et le CCIQ dans le dossier du cimetière musulman. Comme si ce n’était pas suffisant, des excréments ont été jetés à la porte de la grande mosquée de Québec, à peine quelques jours après que cet acte violent ait visé notre président», déplorent les responsables du CCIQ.
Le communiqué de presse rappelle l’élan de solidarité manifesté au lendemain de la tuerie du 29 janvier 2017. «Aujourd’hui, nous faisons appel à votre même générosité pour dénoncer avec nous ces actes criminels et dire non à tous ces extrémismes qui ne font que semer la haine dans notre société».
Les responsables, qui ne souhaitent pas donner d’entrevue au sujet de cet incendie, demandent «au public et aux politiciens du Québec et du Canada de prêter une attention particulière et diligente à la montée de l’extrême droite» à Québec.
«Nous devons faire vite pour que ces extrémismes n’aient aucun espace, ni pour semer la terreur dans notre société, ni pour tuer quiconque. La société québécoise et canadienne ne mérite pas cette haine», ajoute-t-on.
«Les actes de ces extrémistes portent maintenant atteinte à nos vies, nous, citoyens québécois et canadiens musulmans, ainsi qu’à nos biens personnels et religieux, alors que nous n’aspirons qu’à vivre ensemble tranquillement dans cette belle ville de Québec.»
Réaction du maire Labeaume
En point de presse, Régis Labeaume, le maire de Québec, a expliqué que les policiers l’ont rapidement informé de cet incendie contre le véhicule de Mohamed Labidi. Il s’est dit déçu et choqué devant ce geste à caractère haineux.
«Québec est une ville ouverte, où tous doivent pouvoir vivre ensemble en sécurité et dans le respect. Nous prenons très au sérieux cette situation et une enquête du Service de police est en cours. Ces malheureux incidents ne reflètent pas les valeurs de respect des droits des individus et des différences que nous prônons et ne doivent pas affecter nos intentions de bâtir des ponts entre tous les individus qui composent notre société.»