Le refus de l’Église catholique d’ordonner des femmes prêtres et évêques pourrait perdurer éternellement, a indiqué le pape François mardi.
Après avoir été reçu par l’Église luthérienne de Suède dirigée par l’archevêque Antje Jackelen d’Uppsala – la première femme primat de cette Église – le pape a évoqué la question de l’ordination des femmes à bord de l’avion le ramenant en Italie.
Comme il l’avait déjà fait auparavant, le pape François a répondu que la question a été réglée en 1994 par Jean-Paul II, qui a dit que parce que Jésus n’avait choisi que des hommes comme apôtres, l’ordination des femmes au sein de l’Église catholique n’est pas possible.
«Vraiment ? Jamais?», lui a-t-on demandé dans l’avion. Il a répondu que «si on lit attentivement la déclaration de saint Jean-Paul, cela va dans cette direction, oui».
Réfugiés et sécularisation
Dans l’une de ses plus courtes conférences de presse aérienne, le pape a passé 40 minutes avec les journalistes et a répondu à six questions allant des nouvelles restrictions de la politique migratoire suédoise au rôle des femmes dans l’Église. Il a aussi parlé de son expérience avec les charismatiques et les pentecôtistes, de sa préoccupation pour le trafic humain, de la sécularisation de l’Europe et de sa rencontre de la fin du mois d’octobre avec le président vénézuélien Nicolas Maduro.
Les chrétien ne doivent jamais fermer leur cœur aux réfugiés et aux migrants, mais les gouvernements ont le devoir de réguler le flux de nouveaux arrivants tandis qu’ils répartissent les ressources pour assurer leur intégration dans la société, a-t-il dit.
«Ce n’est pas humain de fermer son cœur», a ajouté le pape.
François a soutenu que les pays doivent respecter leurs engagements internationaux pour offrir une protection aux réfugiés fuyant la guerre et la persécution. Il a indiqué que la doctrine sociale de l’Église affirme que chaque personne a le droit de migrer en étant à la recherche d’une meilleure vie, et qu’accepter les immigrants est une obligation sérieuse lorsque des vies sont en danger.
Les Européens ne devraient pas avoir peur des nouveaux arrivants, a continué le pape, précisant que l’Europe a de tout temps intégré plusieurs cultures. Une intégration qui passe aujourd’hui par des cours de langue, un foyer, des écoles et du travail.
François a aussi déclaré que la sécularisation des sociétés modernes est le résultat de deux facteurs: «une évangélisation faible» par des «chrétiens tièdes», ou un processus historique dans lequel un nombre croissant de gens finissent par croire qu’ils sont les «seigneurs» de l’histoire.
Une forme «saine» de séparation entre l’Église et l’État n’est pas à blâmer, a-t-il précisé.
D’après Cindy Wooden, Catholic News Service
Trad. et adapt. Présence