En juillet, lorsque les délégués au 41e synode général de l’Église anglicane du Canada voteront sur la modification des statuts de l’Église afin de permettre le mariage entre conjoints de même sexe, Mgr Mary Irwin-Gibson sait de quel côté ira son vote.
«Mon intention est de voter en faveur de cette proposition», a déclaré l’évêque du diocèse anglican de Montréal samedi matin, lors de la messe d’ouverture du 157e synode diocésain qui réunissait, à la cathédrale Christ Church de Montréal, plus de 100 représentants du clergé et des laïcs.
Mgr Irwin-Gibson a d’abord mentionné que depuis son ordination épiscopale, il y a neuf mois, elle a été inondée de requêtes et de lettres, émanant principalement de l’extérieur de son diocèse, a-t-elle tenu à préciser, qui lui demandent «d’accorder aux couples de même sexe l’égalité des droits» et de voter en faveur d’une modification du canon (le règlement) qui encadre le mariage dans l’Église anglicane du Canada.
Lors du 41e synode général, les évêques anglicans du Canada, des représentants du clergé et des délégués laïcs devront tous se prononcer sur cette question. Pour que la proposition soit approuvée, il faut que les votes de chaque chambre d’électeurs (les évêques, le clergé et les laïcs) atteignent les deux tiers des voix.
Si l’évêque de Montréal votera en faveur de ce changement canonique, «ce ne sera pas d’abord parce que c’est une simple question de droits humains ou encore parce que cette volée de lettres m’aura ébranlée» a-t-elle lancé dans le bilan qu’elle a fait de ses activités depuis le précédent synode diocésain. Selon elle, «l’Église a le droit et l’obligation de considérer de nouvelles avenues et pas seulement de marcher main dans la main avec la société. Pas plus que nous devons demeurer figés dans une interprétation des Écritures que tous ne partagent pas».
«Si nous voulons être des ambassadeurs de la réconciliation et des disciples du Christ, je vois toute l’importance d’offrir la grâce et les sacrements à davantage de personnes et d’inviter tous les couples mariés à devenir des modèles d’apostolat et d’hospitalité.»
L’évêque de Montréal a reconnu, samedi matin, que les débats sur cette question sont sources de division dans l’Église anglicane du Canada. «Des diocèses sont prêts à aller de l’avant tandis que d’autres n’envisagent même pas cette possibilité.»
«Mais je crois que l’Évangile nous demande de demeurer ensemble à la même table, d’aimer Dieu et de nous aimer les uns les autres», a-t-elle affirmé.
«Nous ne serons pas tous d’accord, mais nous formons un seul corps», a dit Mgr Irwin-Gibson.