Le philosophe français Yves Semen fait partie des rares intervenants à s’exprimer en français dans le cadre des activités officielles de la Rencontre mondiale des familles à Philadelphie. Devant une assemblée de 200 personnes, il a rappelé mercredi que la famille est l’élément fondamental constitutif de la société.
Yves Semen est particulièrement connu des milieux francophones, y compris au Québec, comme étant l’un des spécialistes de la « théologie du corps de Jean-Paul II ». Il a d’ailleurs fondé l’Institut de Théologie du Corps qui vise à « promouvoir largement ce qui demeurera l’enseignement majeur et le plus novateur de Jean-Paul II ». Il a signé l’an dernier aux éditions du Cerf le premier ouvrage francophone présentant l’ensemble des textes du défunt pape polonais portant sur la sexualité et le mariage. Cet ouvrage était préfacé du cardinal québécois Marc Ouellet.
« La société peut-elle exister sans la famille ? », a-t-il lancé aux francophones venus l’écouter dans l’une des salles du Centre de convention de Philadelphie. « Si l’on peut se poser la question, c’est peut-être parce que la notion même de famille n’est pas aussi évidente que dans le passé. »
Philosophes à l’appui, il a rappelé comment la famille s’est naturellement constituée comme la base de toutes les sociétés. Une base aujourd’hui remise en question par « l’individualisme », a-t-il déploré.
Il s’est alors lancé dans son sujet de prédilection, l’enseignement de Jean-Paul II. Citant divers documents du pape, il a abondamment parlé d’un passage de la constitution pastorale Gaudium et spes du concile Vatican II qui a été cité plus de cent fois par Jean-Paul II.
« L’homme, dit le passage, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don sincère de lui-même », a indiqué Yves Semen. Il qualifie cet extrait de « référence anthropologique majeure de tout le magistère de Jean-Paul II ».
« On doit la connaître par cœur ! », a-t-il insisté, invitant même les congressistes à répéter cette phrase avec lui à quelques reprises pendant son allocution.
Yves Semen a par la suite présenté la famille comme le « lieu nécessaire d’humanisation de la personne », à travers l’expérience d’un « don complet de soi ». Il a enfin appelé l’Église catholique à ne jamais « édulcorer » la « vérité de l’amour humain dans le plan de Dieu ».