Les dirigeants de la mosquée Ahl-ill Bait de Montréal nient avec force avoir demandé l’exclusion des femmes sur un chantier de construction érigé à proximité de leur lieu de culte.
Le 12 décembre, un reportage diffusé par TVA affirmait qu’un entrepreneur en construction aurait subi des pressions et reçu des menaces pour que trois femmes qui travaillent sur le chantier qu’il dirige en soient exclues, tout particulièrement les vendredis, alors que les musulmans pratiquants se rendent à leur mosquée.
«La mosquée Ahl-ill Bait entretient de bonnes relations avec l’entrepreneur depuis le début du chantier», a réagi aujourd’hui Moayed Altalibi, vice-président de la mosquée. Il se dit surpris et stupéfait devant cette nouvelle qui n’a aucun fondement, a-t-il affirmé dans un communiqué remis aux médias.
«Nous avions effectivement demandé l’accès au stationnement, sur l’heure du midi les vendredis», reconnaît-il, «mais nous n’avons jamais demandé l’exclusion de personne. Cette requête, si elle existe, ne provient pas de notre organisation.»
Peu après la diffusion du reportage, Dominique Vien, ministre responsable du Travail, a demandé à la Commission de la construction du Québec d’enquêter sur cette affaire.
«Nous vivons dans une société où l’égalité homme-femme est une valeur fondamentale. Devant ce geste totalement inacceptable s’il s’avère vrai, la vérification demandée auprès de la CCQ me permettra d’avoir les coudées franches et d’évaluer les avenues à emprunter», a déclaré la ministre.
«Les déclarations contenues dans le reportage concernant l’exclusion des femmes sur le chantier sont non seulement fausses, mais elles alimentent le cynisme et portent préjudice à toutes les communautés», disent les responsables de la mosquée Ahl-ill Bait.
Ils estiment que «ce type de fausses nouvelles contribuent à l’effritement social entre les Québécoises et Québécois de confessions musulmanes et non-musulmanes».
Sylvain «Maikan» Brouillette, porte-parole du groupe de la droite identitaire La Meute, incite ses membres sur Facebook à se rendre manifester devant la mosquée située dans l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce lors de la prière du vendredi afin de «protéger nos femmes du mépris manifesté par les intégristes religieux».