Roum dum dum wa la dou c’est le temps des vacances, chantait Pierre Lalonde. Vite! Transport, chalet, voyage, roulotte, tente, réchaud, camping, rénos, pelouse, toiture, corvées. Le repos? On verra, s’il reste du temps…
«Il y a quelque années, je me disais: les vacances, il est temps que ça finisse, c’est épuisant!»
François Nault, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval, s’intéresse à notre rapport au temps. En 2016, son ouvrage L’Évangile de la paresse (Médiaspaul) bousculait avec humour certaines idées reçues sur le rapport au travail et au farniente dans la tradition chrétienne. Depuis, cet apôtre de la décélération ne cesse d’appeler la société à revoir ses priorités.
«Réfléchir sur la paresse permet de toucher à la centralité du travail dans nos vies. Celui-ci occupe une place exagérément importante», dit-il.
Il est renversé de constater que certains ont même honte de dire qu’ils prennent des vacances. Et que lorsqu’ils le font, ils gardent le contact avec le bureau, répondant à des messages ou faisant avancer des dossiers. «Les vacances et le travail se retrouvent assujettis au même rythme, celui de la domination d’une logique productiviste.»
Même l’aménagement du temps de travail, pour le rendre soi-disant flexible, a comme effet de «sauter les frontières et de permettre au travail de se faufiler dans toutes les secondes de notre existence».
Mais pourquoi notre culture accorde-t-elle autant d’importance à cette logique productiviste qui, enracinée dans le monde du travail, se distille dans toutes les facettes de notre vie ?
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