Il y aura finalement un groupe religieux qui pourra s’exprimer dans le cadre des consultations sur le projet loi sur la laïcité qui débutent le mardi 7 mai.
Le Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA) a été ajouté à la liste des groupes et personnes qui prendront part aux consultations particulières et auditions publiques de la Commission des institutions sur le projet de loi 21. Il prendra la parole en soirée le 7 mai et sera le dernier intervenant de la journée.
CIJA a déjà fait connaître publiquement sa position au sujet des intentions du gouvernement de François Legault en matière de laïcité. Le 28 mars, jour même du dépôt du projet de loi à l’Assemblée nationale, il avait signifié son opposition à la proposition caquiste. Les responsables de CIJA se disaient alors «profondément opposés à toute restriction de la liberté de culte des individus au nom de laïcité».
«Notre communauté estime que la laïcité de l’État est un devoir institutionnel et non personnel. Le respect de la laïcité ne repose pas sur l’apparence des individus. Toute législation visant à restreindre les libertés individuelles doit passer le test de la constitutionnalité. En ce sens, nous sommes troublés par l’invocation de la clause dérogatoire pour soustraire la législation à toute contestation juridique», indiquait alors le communiqué de l’organisme, qui affirmait d’emblée son intention de participer aux consultations particulières pour y faire valoir les positions de la communauté juive.
La liste initiale des groupes et personnes appelés à prendre part aux consultations publiée à la mi-avril a déjà été passablement modifiée. L’Association des directeurs de police du Québec, la Fraternité des policiers et policières de Montréal, la Fédération des policiers municipaux du Québec, le Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec, le Barreau du Québec, la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec ont décidé de ne pas participer aux consultations.
Cependant, l’Association des musulmans et des Arabes pour la laïcité au Québec, l’Organisme de communication pour l’ouverture et le rapprochement interculturel et le Rassemblement pour la laïcité ont été ajoutés, de même que les professeurs Louis-Philippe Lampron et Patrick Taillon.
L’horaire a été mis à jour le 2 mai et demeure sujet à d’autres modifications.
Rappelons que des observateurs issus des milieux religieux avaient réagi négativement devant l’absence de groupes proprement religieux dans la liste initiale.
Depuis une décennie, le projet de loi 21 est la quatrième tentative par autant de gouvernements différents de légiférer sur la question de la laïcité et du port des signes religieux au Québec, après le projet de loi 94 du gouvernement Charest, la Charte des valeurs du gouvernement Marois et la loi 62 du gouvernement Couillard. Cette dernière a été adoptée en 2017, mais les tribunaux ont bloqué son application complète.
Le gouvernement Legault entend faire approuver le projet de loi 21 d’ici l’été.
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