Le Grand Séminaire de Québec déménage. Il quittera le Vieux-Québec pour le secteur de Vanier, un changement rendu possible grâce à une entente avec la communauté des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec, qui partiront en juin de la Résidence Notre-Dame-de-Recouvrance, sur l’avenue Giguère.
L’archevêque de Québec, le cardinal Gérald Lacroix compte «créer des conditions de vie adéquates pour former des pasteurs qui sauront répondre aux nombreux défis de la mission de l’Église de notre temps».
C’est loin d’être un premier déménagement pour le Grand Séminaire. Après une longue période au cœur du centre historique de Québec, de 1663 à 1959, il s’était retrouvé sur le campus de l’Université Laval, dans ce qui est aujourd’hui le pavillon Louis-Jacques-Casault, de 1959 à 1978. Il fut ensuite situé sur le chemin Saint-Louis jusqu’en 1997, avant de revenir au Séminaire de Québec, où il louait les 5e et 6e étages de l’aile Jean-Olivier-Briand.
«On ne pouvait pas faire une véritable vie communautaire indépendante du Séminaire de Québec, où habite une trentaine de prêtres. Ce n’était pas un amalgame très intéressant pour la formation de futurs prêtres», explique le recteur du Grand Séminaire, l’abbé Luc Paquet.
Celui qui dirige l’institution de formation depuis un an et demi croit que la nouvelle résidence permettra d’améliorer la vie communautaire des séminaristes. «C’est la principale raison du déménagement», avance-t-il, faisant valoir qu’il sera plus facile de développer une vie communautaire qui correspond à la vie de prêtre qui attend les séminaristes. Il précise qu’on réfléchissait dès 1995 à trouver un endroit propice pour les séminaristes.
«Le pape le rappelle, la vie communautaire est l’élément majeur des quatre grandes formations au séminaire: humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale. Il faut que le séminariste apprenne à vivre dans une communauté, puisqu’il devra ensuite être lui-même le rassembleur d’une communauté chrétienne!» dit l’abbé Paquet.
Il précise que la question de l’espace était également considérée. L’an dernier, le Grand Séminaire avait cessé de louer le 5e étage car il n’avait plus besoin d’autant d’espace.
Déménagement au mois d’août
C’est en août que les séminaristes et deux formateurs déménageront dans leur nouvelle demeure, l’ancien hôpital Notre-Dame-de-Recouvrance, qui fut une maternité en opération de 1949 à 1962. Aux trois séminaristes actuels pourraient se joindre cinq autres candidats dès la rentrée universitaire, l’automne prochain. L’abbé Paquet continuera donc de vivre avec les séminaristes. Lui qui compte de nombreuses années d’expérience en pastorale au Collège de Lévis puis en paroisse sur la rive sud de Québec soutient qu’il ne faut pas craindre un tel changement.
«Le changement ne m’effraie pas. Je crois que nous devons faire des changements. Pas des changements sauvages, mais faire les modifications. Ce ne sont pas des meubles qu’on change, ce sont des gens! Et ils changent aussi vite que nous-mêmes. Il faut être gentil quand on demande de changer. Il faut avoir une bonne colonne vertébrale pour accepter de changer», analyse-t-il.
Le recteur annonce qu’un lancement devrait avoir lieu en septembre prochain. «On veut faire un événement qui va permettre aux gens de découvrir le milieu de formation pour les futurs prêtres», ajoute-t-il.
Sept ans de formation
La formation d’un séminariste dure habituellement de sept ans. Après une année de propédeutique, il fait un certificat en philosophie (un an), puis un baccalauréat en théologie (trois ans). Les deux dernières années sont consacrées aux stages en paroisse.
«C’est à nous de nous adapter», dit l’abbé Paquet au sujet du Grand Séminaire. «On n’a pas à les mouler pour les rendre semblables, mais à faire en sorte que chacun d’eux puisse devenir prêtre avec le meilleur de ce qu’il est.»
Le taux de complétion du parcours pour les séminaristes est resté semblable à celui des années 1950, alors qu’à peu près la moitié des candidats se rendent jusqu’à l’ordination presbytérale.
Au cœur d’un milieu populaire
De son côté, la supérieure générale des Sœurs du Bon-Pasteur de Québec, sœur Theresa Rounds, indique que sa communauté pose ainsi un «geste de partage» qui témoigne d’une «entière collaboration avec l’Église diocésaine».
«Nous espérons que cette action solidaire contribuera de façon particulière à sa fécondité spirituelle dans le monde d’aujourd’hui», dit-elle. «À l’avance, nous nous réjouissons à la pensée que les futurs prêtres seront formés au cœur d’un milieu populaire.»