L’archevêque Giovanni Pietro Dal Toso, président des Œuvres pontificales missionnaires et secrétaire adjoint de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, vient de terminer un bref séjour au Canada. Le temps d’un café, il discute de la vocation missionnaire et du prochain synode sur l’Amazonie.
Présence: Vous venez dans un pays qui a longtemps envoyé de nombreux missionnaires à l’étranger mais qui n’en envoie plus beaucoup maintenant. La mission a-t-elle encore un sens aujourd’hui?
Mgr Dal Toso: Le modèle a changé, on doit le constater. Ce n’est plus une mission du Nord vers le Sud. Aujourd’hui, nous voyons du personnel religieux venant du Sud et allant au Nord.
Mais la mission est une tâche que l’Église a toujours eue et aura toujours. Les formes changent, elles changeront encore, mais la mission première, qui est la proclamation de la foi, va demeurer.
Comment peut-on poursuivre ce travail aujourd’hui? C’est la raison du Mois missionnaire extraordinaire. Le pape François veut que ce mois d’octobre, ce Mois missionnaire extraordinaire, serve à la conversion missionnaire de l’Église. Que l’Église redécouvre sa mission qui est l’annonce de l’Évangile. Cette annonce doit être adaptée au temps d’aujourd’hui.
S’il est vrai que le personnel religieux vient davantage du Sud, il y a néanmoins cette responsabilité commune, du Nord et du Sud, à partager les biens, des biens qui ne sont pas que financiers. Par exemple, je crois que nos sociétés occidentales ont la capacité d’offrir de la formation aux Églises plus jeunes. Ce partage est possible et il est important.
Le modèle missionnaire change. On est appelés aujourd’hui à s’aider mutuellement.
Le pape François insiste pour dire qu’être missionnaire est aussi une responsabilité des laïcs par leur baptême et non pas seulement du personnel religieux. Êtes-vous d’accord avec sa préoccupation?
Tout-à-fait d’accord. C’est d’ailleurs le thème du Mois missionnaire extraordinaire. Baptisés et envoyés : L’Église du Christ en mission dans le monde. Chaque baptisé a cette tâche – je n’aime pas ce mot – a la vocation d’être missionnaire.
Et cette vocation missionnaire des baptisés est appelée à prendre de l’importance. Dans nos pays, où il existe une certaine forme d’indifférence religieuse, comment les gens seront-ils appelés à connaître l’Évangile? Ce sera à travers le témoignage des chrétiens. Tous, nous sommes appelés à être des témoins de l’Évangile.
Le pape utilise beaucoup cette expression de disciple-missionnaire. On est disciple parce qu’on reçoit la foi. On est missionnaire lorsqu’on la donne. C’est une synthèse géniale de ce qu’est la foi. Nous la recevons et nous la partageons.
En octobre, il y aura aussi le synode sur l’Amazonie qui va notamment examiner les diverses responsabilités dans l’Église. Dans le document de travail officiel, au numéro 129 , on évoque la possibilité, dans les zones les plus reculées, de procéder à l’ordination sacerdotale de personnes aînées, de gens qui ont une famille, préférablement autochtones, afin de soutenir la foi. C’est une avenue porteuse d’avenir en pays de mission?
Je ne sais pas quelles décisions les participants au synode sur l’Amazonie prendront sur cette question.
Le pape a tenu à souligner le fait que la célébration du Mois missionnaire extraordinaire coïncide avec la tenue du synode sur l’Amazonie. Cela va nous aider à découvrir la dimension évangélisatrice de notre présence en Amazonie.
Notre présence a 100 ans dans la région panamazonienne, avec des paroisses, des écoles et des institutions. C’est tout ce réseau qui doit servir à donner une nouvelle vitalité à l’Église qui est en Amazonie.
Et cela se fera et doit se faire avec la participation de tout le peuple de Dieu. Quelle forme cela prendra-t-il dans l’avenir? On verra.
***
Présence a besoin de l’appui financier de ses lecteurs pour poursuivre sa mission.
Cliquez sur l’image de notre campagne de financement pour savoir comment votre don fait une différence.