La visite du pape François à Cuba est un signe de proximité avec le peuple au moment où il « respire l’espoir » que les relations avec les États-Unis s’amélioreront, estime Wilfredo Pino Esteve, l’évêque de Guantanamo-Baracoa.
« Ce n’est pas facile d’être brouillé avec votre voisin », écrit Mgr Pino dans une lettre pastorale datée du 1er septembre. « C’est pourquoi ce que vient faire le pape est très important, en tant que pasteur universel de l’Église, en recherche de paix et de réconciliation entre les peuples de la Terre. »
Le pape François célébrera des messes dans trois villes cubaines du 19 au 22 septembre avant de se rendre à Washington. Il a joué un rôle important dans le réchauffement historique récent des relations entre les États-Unis et Cuba, en écrivant l’an dernier des lettres aux présidents Raul Castro et Barack Obama et en accueillant des délégués des deux pays au Vatican.
Les présidents Obama et Castro ont tous deux annoncé un rapprochement diplomatique en décembre. Depuis, ces adversaires historiques ont rouvert des ambassades à La Havane et à Washington fermées depuis plus de 50 ans et ont annoncé qu’ils lanceront une nouvelle ronde de discussions diplomatiques.
Pendant sa visite à La Havane lors de la réouverture de l’ambassade des États-Unis le 14 août, le secrétaire d’État John Kerry a remercié le pape François de son soutien dans ce nouveau chapitre des relations bilatérales, tout en reconnaissant que les deux pays sont encore loin de parvenir à des relations normalisées qui incluraient la levée de l’embargo économique contre Cuba.
Des relations diplomatiques normales facilitent la discussion et peuvent permettre d’approfondir les relations même si l’on sait que les deux pays ne partageront pas toujours la même vision, avait alors laissé entendre John Kerry.
Le pape devrait rencontrer Raul Castro, des jeunes, des leaders d’Église, des familles et des religieux à La Havane, Holguin et Santiago de Cuba. Comme pape, il s’agira de sa première visite dans ce pays communiste.
« Nous recevrons maintenant le pape François en tant que ‘missionnaire de la miséricorde’ », écrit Mgr Pino.
Plusieurs espèrent que la visite du pape aidera à rapprocher des Cubains profondément divisés idéologiquement depuis la révolution de 1959 qui a porté les communistes au pouvoir et mené à des tensions avec les États-Unis.
« Parfois, on a l’impression de vivre dans un monde sans cœur. On trouve partout des misères morales, spirituelles, sociales, intellectuelles, mentales et matérielles, et on trouve des gens désensibilisés à la souffrance humaine », écrit Mgr Pino. « Le pape François, missionnaire de la miséricorde, veut nous inviter à ne jamais nous lasser d’être miséricordieux. »
François sera le troisième pape à visiter Cuba au cours des 17 dernières années, après Jean-Paul II (1998) et Benoît XVI (2012).
Ezra Fieser, Catholic News Service
Trad. et adapt. Présence – information religieuse