«Ce que nous investissons dans l’amour reste, le reste disparaît», a déclaré le pape dans son homélie du dimanche 19 novembre, première Journée mondiale des pauvres. Entre 6 000 et 7 000 personnes démunies, dont des migrants et des réfugiés du monde entier, ont assisté à la messe dans la basilique Saint-Pierre en tant qu’invités spéciaux, a indiqué le Vatican.
Parmi les servants de messe se trouvaient des jeunes hommes pauvres, migrants ou sans-abris. Le premier lecteur de la messe, Tony Battah, est un réfugié syrien. Ceux qui présentaient les offrandes à l’offertoire étaient dirigés par la famille Zambardi de Turin, que le Vatican qualifiait de «précaire» et dont la fille de 1 an souffre de fibrose kystique.
En plus du pain et du vin qui étaient consacrés à la messe, l’offertoire comprenait un grand panier de pain qui avait été béni pour être partagé lors du repas offert par le pape après la messe. Quelque 1500 pauvres ont rejoint le pape dans la salle d’audience du Vatican pour le repas, tandis que les autres invités spéciaux ont pu manger au séminaire américain à Rome et dans d’autres séminaires et soupes populaires catholiques à proximité.
Prêchant à propos de la parabole des talents (Mt 25, 14-30), le pape François a dit que le serviteur qui avait enterré l’argent de son maître avait été réprimandé non parce qu’il avait fait quelque chose de mal, mais qu’il n’avait pas su faire le bien avec ce qu’on lui a donné.
«Trop souvent, nous avons l’idée que nous n’avons rien fait de mal, et donc nous restons satisfaits, en présumant que nous sommes bons et justes», a déclaré le pape. «Mais ne pas faire le mal ne suffit pas: Dieu n’est pas un inspecteur à la recherche de billets non-compostés, c’est un père à la recherche d’enfants à qui il peut confier ses biens et ses projets.»
«Passeport pour le paradis»
Si, aux yeux du monde, les pauvres ont peu de valeur, dit-il, «ce sont eux qui nous ouvrent le chemin du ciel, ils sont notre ‘passeport pour le paradis’. Pour nous, c’est un devoir évangélique de prendre soin d’eux, comme nos véritables richesses, et non seulement en leur donnant du pain, mais aussi en rompant avec eux le pain de la parole de Dieu qui leur est adressée d’abord.»
Le pape estime que trop de gens sont souvent coupables d’un péché d’omission ou d’indifférence vis-à-vis les pauvres.
Penser que c’est «le problème de la société», regarder dans l’autre sens en croisant un mendiant ou en changer de poste quand les nouvelles montrent quelque chose de troublant ne sont pas des réponses chrétiennes, a-t-il indiqué.
«Dieu ne nous demandera pas si nous nous sentons indignés», a-t-il poursuivi, «mais si nous avons fait du bien».
Les gens plaisent à Dieu de la même manière qu’ils plaisent à ceux qu’ils aiment. Ils apprennent ce que cette personne aime et le lui donnent, a dit le pape.
Dans les Évangiles, a-t-il rappelé, Jésus dit qu’il veut être aimé dans «le moindre de nos frères», y compris les affamés, les malades, les pauvres, les étrangers et les prisonniers.
«À travers les pauvres, Jésus frappe aux portes de notre cœur, assoiffé de notre amour», a-t-il dit. La vraie bonté et la force sont montrées «non pas dans les poings fermés et les bras croisés, mais dans les mains tendues aux pauvres, à la chair blessée du Seigneur».
Avant de rejoindre ses invités pour le déjeuner, le pape François a récité la prière de l’Angélus avec des milliers de personnes sur la place Saint-Pierre.
Offrant des prières spéciales pour les personnes vivant dans la pauvreté à cause de la guerre et des conflits, le pape a demandé à la communauté internationale de faire des efforts particuliers pour ramener la paix dans ces régions, en particulier au Moyen-Orient.
Cindy Wooden