Le pape François n’a pas accepté la démission du cardinal français Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Le prélat avait offert sa démission après sa condamnation pour avoir couvert des abus sexuels commis par un prêtre. Il a donc décidé de se retirer temporairement pour le bien de l’archidiocèse.
Le cardinal avait rencontré le pape François le lundi 18 mars pour présenter sa démission après qu’un tribunal français l’eût condamné à une peine de six mois avec sursis dans une affaire de dissimulation.
Dans une déclaration publiée par l’archidiocèse de Lyon le 19 mars, le cardinal Barbarin a déclaré que le pape François, «invoquant la présomption d’innocence», avait refusé d’accepter sa démission. Les avocats du cardinal ont interjeté appel de la condamnation prononcée le 7 mars par un tribunal français.
Dans le même temps, a déclaré le cardinal, le pape François lui a demandé de faire tout ce qu’il jugerait nécessaire pour le bien de l’archidiocèse.
«Sur sa proposition et parce que l’Église de Lyon souffre depuis trois ans, j’ai décidé de m’éloigner un moment et de laisser la direction du diocèse au vicaire général», a annoncé le cardinal Barbarin.
Le directeur par intérim du service de presse du Vatican, Alessandro Gisotti, a confirmé le récit du cardinal au sujet de sa discussion avec le pape François, précisant que le Saint-Siège veut réitérer sa proximité avec les victimes d’abus, les fidèles de Lyon et toute l’Église en France, «qui traverse un moment particulièrement difficile».
Le 7 mars, un tribunal a déclaré le cardinal Barbarin coupable d’avoir caché des abus commis par le père Bernard Preynat dans la paroisse Saint-Luc à Lyon, où il dirigeait un grand groupe de scouts catholiques dans les années 1970 et 1980. Le cardinal Barbarin aurait eu connaissance des agissements du père Preynat au moins depuis 2010.
Le cardinal Barbarin a suspendu le père Preynat en 2015 et, en 2016, le prêtre a été inculpé d’abus et de viol. Il attend son procès.
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