Ce sera un été tranquille au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, qui a annoncé le 23 avril l’annulation de toutes ses activités estivales, y compris le Festival de l’Assomption.
L’ensemble des activités sont annulées jusqu’au 31 août 2020. Cela affecte également les activités entourant le Symposium des arts visuels.
«Afin de respecter les directives gouvernementales, aucune autre activité n’aura lieu sur le campus du Sanctuaire durant cette période, ce qui concerne les populaires concerts d’orgue ainsi qu’une centaine d’activités prévues entre les mois de mai et août sur les terrains, dont de nombreux pèlerinages internationaux», a indiqué le sanctuaire dans un communiqué.
Chaque année, le plus grand sanctuaire marial au pays accueille 430 000 visiteurs, dont une majorité au cours de l’été. Le Festival de l’Assomption, articulé autour de la neuvaine de prière à Marie dans la première moitié du mois d’août, génère annuellement des retombées économiques qui oscillent entre 4,5 et 5 millions $, selon des données avancées par le sanctuaire.
Le recteur de Notre-Dame-du-Cap ne s’en cache pas: la situation aura un grand impact financier sur le sanctuaire. Mgr Pierre-Olivier Tremblay constate que plusieurs personnes viennent se promener dans les jardins, mais que cela ne génère pratiquement pas de revenus. Le restaurant, le magasin et la Maison de la Madone – un lieu d’hébergement sur le site – sont aussi fermés. Pour compenser ces pertes, le sanctuaire a mis à pied la majorité de son personnel.
«Il y a un contexte de précarité. Les gens sont moins en mesure de faire des dons. On le comprend», souligne Mgr Tremblay.
Bien que les événements soient annulés, certains sites pourraient rouvrir leurs portes avant la fin de l’été.
«On va suivre les indications de la Santé publique et de l’Assemblée des évêques du Québec. Je m’attendrais à ce que la basilique et le Petit sanctuaire puissent rouvrir avec des mesures de distanciation», avance-t-il prudemment, reconnaissant que ce sont «des éléments importants de nos revenus».
«La situation évolue tellement rapidement qu’il faut rester fluides dans nos ajustements», dit-il.
Le sanctuaire se questionne notamment sur les mesures à mettre en place pour envisager une réouverture. Il compte investir dans la mise en place d’éléments qui lui permettraient de respecter les consignes du gouvernement en matière de distanciation. Un spécialiste de la Santé publique doit d’ailleurs visiter les lieux la semaine prochaine.
«On va devoir modifier nos manières de faire», convient Mgr Tremblay. Il est d’avis que la situation actuelle suscite par ailleurs des réflexions théologiques et pastorales à travers le monde sur les rapports aux sacrements.
«Les sacrements s’appuient sur les contacts physiques et la proximité. On voit bien que la dimension corporelle n’est pas remplacée par le virtuel, aussi bien fait soit-il. On cherche, on regarde divers scénarios. Nous devons rester modestes et trouver un chemin qui va être rassembleur pour tout le monde», ajoute-t-il.
Il se dit toutefois optimiste pour les mois à venir, notant que l’histoire a toujours montré que les sanctuaires traversent les crises et demeurent des lieux importants quoi qu’il arrive.
Son équipe travaille présentement à «réfléchir à une manière d’honorer la fête de l’Assomption», le 15 août. «L’annulation du festival ne veut pas dire qu’on n’aura rien», promet-il, évoquant la possibilité que des prédications soient offertes en ligne, en compagnie d’autre matériel à diffuser.
La direction du sanctuaire évalue aussi la possibilité de tenir la neuvaine de l’Assomption à l’automne, mais annoncera sa décision plus tard «selon la tendance que prendront les directives de la santé publique». Cette même logique s’applique pour le 3e centenaire du Petit sanctuaire qui devait être souligné cet été.
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