Les membres du Synode des évêques sur l’Amazonie ont demandé que les femmes se voient confier des rôles de leadership dans l’Église catholique, sans toutefois insister pour qu’elles puissent devenir diacres.
En Amazonie, comme dans le reste du monde, les «rôles essentiels» que jouent les femmes au sein de la famille, de la communauté et de l’Église doivent être valorisés et reconnus officiellement, ont déclaré les membres du synode dans leur document final.
Le document, que les membres du synode ont voté le 26 octobre, comprenait un appel à la création d’un ministère institué de «femme leader de la communauté», ce qui, selon eux, aiderait à répondre «aux exigences changeantes de l’évangélisation et des soins communautaires».
S’exprimant après le vote sur le document, le pape François a déclaré que la discussion synodale sur les femmes ne parvient pas à expliquer qui sont les femmes dans l’Église, en particulier «dans la transmission de la foi, dans la préservation de la culture. Je voudrais juste souligner ceci: que nous n’avons pas encore compris ce que les femmes signifient pour l’Église, mais que nous nous concentrons sur l’aspect fonctionnel, qui est important, mais qui n’est pas tout.»
Les membres du Synode ont également demandé au Pape François de réviser le document de Paul VI de 1972 sur les ministères, « Ministeria Quaedam » (« Quelques ministères »), afin que les femmes puissent être officiellement mandatées comme lectrices et acolytes et dans tout nouveau ministère à développer.
Le document final demandait aussi que «la voix des femmes soit entendue, qu’elles soient consultées et participent à la prise de décision» dans l’Église.
«Il est nécessaire que l’Église assume avec plus de force leur leadership au sein de l’Église et qu’elle le reconnaisse et le promeuve en renforçant sa participation aux conseils pastoraux des paroisses et des diocèses, ou même dans les instances gouvernementales», dit le document.
Tout en notant qu’un «grand nombre» de participants aux consultations pré-synodales ont demandé à avoir des diacres femmes et que plusieurs membres du synode lui-même ont répercuté cet appel, le document final n’a pas inclus une demande explicite pour un tel changement.
Au lieu de cela, le document demandait que les membres du synode d’Amazonie puissent «partager nos expériences et réflexions» avec les membres de la commission que le pape François a créée en 2016 pour étudier le rôle et le ministère des diacres femmes dans le Nouveau Testament et dans les premiers écrits chrétiens.
En mai, le pape François a déclaré aux journalistes que les 12 théologiens et historiens de la commission n’avaient pas pu parvenir à un consensus complet sur la question de savoir s’il y avait une ordination ayant la même forme et le même but que l’ordination des hommes, mais qu’il fallait étudier davantage.
Dans son discours post-vote aux membres du synode, le pape a donné la même explication, mais a promis qu’il demanderait à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de «convoquer de nouveau la commission ou peut-être de l’ouvrir avec de nouveaux membres».
À l’origine, le Pape François avait créé la commission à la demande de l’Union internationale des supérieures générales, et il a dit au synode qu’il avait remis le rapport de la commission à l’UISG, mais qu’il avait promis de «relever le défi» lancé par les femmes au synode, qui avaient demandé des discussions supplémentaires.
Citant un discours du pape Paul en 1965, le document final disait: «L’heure est venue, en fait elle est venue, où la vocation de la femme s’accomplit dans toute son ampleur.»
Lorsque de nombreuses femmes sont «victimes de violences physiques, morales et religieuses, y compris de féminicides, l’Église s’engage à défendre leurs droits et les reconnaît comme protagonistes et gardiennes de la création», ont déclaré les membres du synode.
La discussion sur le ministère et la mission catholiques en Amazonie a encouragé une plus grande formation des laïcs, hommes et femmes, soulignant leur vocation baptismale à être des «disciples-missionnaires». Les laïcs doivent être impliqués dans les «petites communautés missionnaires ecclésiales qui cultivent la foi, écoutent la Parole et célèbrent ensemble la vie du peuple».
Sans plus de précision, le document dit qu’«il est urgent que l’Église en Amazonie promeuve et confère des ministères pour les hommes et les femmes d’une manière équitable».
Le Réseau ecclésial panamazonien, qui a aidé à préparer le synode, a publié une longue déclaration le 26 octobre. «La vie des peuples autochtones en général, et des femmes en particulier, ont donné un ton totalement différent, plus vivant, renouvelé et courageux à ce synode», dit-il. «Leur clarté, le témoignage de leur vie, leur lien spirituel avec l’Amazonie et leur courageux appel au changement» ont laissé «une marque indélébile sur ce synode».
Cindy Wooden
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