Approuvant la révision de l’ensemble du processus du Synode des évêques, le pape François a demandé qu’il commence par une consultation sérieuse et généralisée des laïcs au niveau diocésain.
«En réalité, sans cette consultation, il n’y aurait pas de processus synodal, car le discernement des pasteurs, qui constitue la deuxième phase, émerge de l’écoute du peuple de Dieu», a déclaré le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, à Vatican News le 21 mai.
Le bureau du cardinal a publié le même jour une déclaration expliquant le fonctionnement de la prochaine assemblée générale du Synode des évêques, notant que la consultation plus large aux niveaux diocésain, national et régional signifierait que le rassemblement des évêques représentatifs du monde entier aurait lieu au Vatican en octobre 2023 plutôt qu’en 2022, comme prévu précédemment.
Le thème choisi par le pape François pour le rassemblement est: «Pour une église synodale: communion, participation et mission.»
Le pape ouvrira officiellement le processus synodal au Vatican les 9 et 10 octobre de cette année, a indiqué le bureau du synode. Et l’évêque de chaque diocèse ouvrira le processus dans son diocèse le 17 octobre.
Phase diocésaine
La phase diocésaine se déroulera jusqu’en avril 2022 et comprendra une consultation des catholiques locaux qui discuteront d’un document préparatoire et d’un questionnaire que le bureau du synode enverra avec des directives sur le déroulement de la consultation.
«Pendant longtemps, on a parlé de la communion comme d’un élément constitutif de l’Église», a déclaré le cardinal Grech à Vatican News. «Aujourd’hui, il est clair que cette communion est soit synodale, soit elle n’est pas du tout une communion.»
Une question de communion
Cependant, a-t-il ajouté, pour qu’il y ait une véritable communion au sein de l’Église, tout le monde doit participer, «chacun selon sa propre fonction: peuple de Dieu, collège des évêques, évêque de Rome».
«Peut-être que dans le passé, on a tellement insisté sur la ‘communio hierarchica’ (communion de la hiérarchie) qu’est née l’idée que l’unité de l’Église ne pouvait être atteinte qu’en renforçant l’autorité des pasteurs», a déclaré le cardinal Grech. Si cela peut être un accent important face à la dissidence, «cela ne peut pas être la manière ordinaire de vivre la communion ecclésiale, qui exige la circularité, la réciprocité, le cheminement ensemble en ce qui concerne les diverses fonctions du peuple de Dieu».
«Le concile Vatican II enseigne que le peuple de Dieu participe à la fonction prophétique du Christ», a-t-il ajouté. «Par conséquent, nous devons écouter le peuple de Dieu, et cela signifie aller à la rencontre des Églises locales.»
«Le principe directeur de cette consultation du peuple de Dieu est contenu dans l’ancien principe ‘ce qui touche à tous doit être approuvé par tous’ — ‘Quod omnes tangit ab omnibus approbari debet’», a déclaré le cardinal. «Il ne s’agit pas de démocratie, de populisme ou de quoi que ce soit de ce genre. Il s’agit plutôt de l’Église qui, en tant que peuple de Dieu, est un peuple qui, en vertu du baptême, est un sujet actif dans la vie et la mission de l’Église.»
Insister sur l’écoute
Être à l’écoute de chaque catholique est «la véritable ‘conversion pastorale’ de l’Église», a déclaré le cardinal Grech. «Si Dieu le veut, l’un des fruits du synode est que nous puissions tous comprendre qu’un processus de décision dans l’Église commence toujours par l’écoute, car ce n’est que de cette manière que nous pouvons comprendre comment et où l’Esprit veut conduire l’Église.»
Une fois les consultations diocésaines terminées, les membres des conférences épiscopales nationales devraient avoir «une période de discernement» afin de pouvoir «écouter ce que l’Esprit a inspiré dans les Églises qui leur sont confiées». Une synthèse de cette réflexion devrait être envoyée au secrétariat du synode du Vatican d’ici avril 2022.
Les nouvelles indications prévoient également des réflexions «continentales» entre avril 2022 et mars 2023.
Toutes les sessions d’écoute et de discernement sont destinées à aider les participants, principalement les évêques, qui se réuniront lors de l’assemblée générale du synode en octobre 2023, a précisé le cardinal.
«Nous ne devons pas oublier que le moment du discernement est confié avant tout aux évêques qui sont réunis en assemblée», a-t-il dit.
«Certains peuvent dire que c’est du cléricalisme», a ajouté le cardinal, mais ce n’est pas le cas, car dans l’Église, les évêques ont «une fonction de discernement, qui leur appartient en raison du ministère qu’ils exercent pour le bien de l’Église».
«La force du nouveau processus, a-t-il dit, se trouve dans la réciprocité entre consultation et discernement. C’est là que réside le principe fécond qui peut conduire à un développement plus poussé de la synodalité, de l’Église synodale et du Synode des évêques.»
Cindy Wooden
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