C’est par souci d’améliorer la communication déficiente entre les communautés paroissiales et les responsables de la pastorale diocésaine que Mgr Christian Lépine, l’archevêque de Montréal, vient d’annoncer la nomination de deux vicaires épiscopaux aux doyennés du diocèse.
Le curé Alain Mongeau, des paroisses Saint-Jean-Baptiste et Saint-Denis, et Mgr Roger Dufresne, jusqu’ici directeur de l’Office du personnel pastoral, sont désormais vicaires épiscopaux aux doyennés francophones. Ils sont aidés dans leur nouvelle fonction par l’abbé Raymond Lafontaine, vicaire épiscopal aux fidèles anglophones. Un autre vicaire épiscopal sera nommé sous peu.
Selon l’évêque auxiliaire Alain Faubert, les doyennés ont, depuis les cinq dernières années, «surtout servi à soutenir la fraternité sacerdotale, en regroupant les prêtres d’un même voisinage, pour la prière et le partage. Sans abandonner cet objectif, la collaboration pastorale et missionnaire passe désormais à l’avant-plan.»
La nouvelle formule des doyennés adoptera grosso modo celle en cours au doyenné du Plateau-Mont-Royal où deux formes de rencontres sont proposées en alternance. «Il y a un petit-déjeuner au cours duquel les curés de notre milieu se rencontrent pour échanger sur leurs vies. Il y a un vrai besoin pour ce genre d’activités. Il y a une autre réunion qui est vécue dans une perspective missionnaire. Cette rencontre ressemble à celles qui avaient lieu lorsque les régions existaient encore. Elle regroupe tous ceux dont nous jugeons la présence pertinente afin de porter la mission dans un quartier», explique l’abbé Alain Mongeau.
Un des buts des doyennés nouvelle formule est d’optimiser les énergies disponibles sur le terrain et d’assurer une meilleure coordination. Alain Mongeau prend l’exemple d’un milieu où quatre eucharisties sont proposées à 17 heures. «Sachant cela, les membres du doyenné pourront décider de retrancher une ou deux messes dans ce créneau horaire et proposer une eucharistie à une autre période qui pourrait répondre à un besoin. Il s’agit de regrouper nos forces en vue de la mission.»
Un des nouveaux rôles des doyennés «est de répercuter la réalité du milieu afin que les politiques et les orientations pastorales ne demeurent pas dans la rhétorique», dit Alain Mongeau.
La popularité actuelle des doyennés est très variable, indique-t-il. «Il y a des endroits où cela roule et il y a des endroits où, au contraire, c’est totalement inexistant. Cela n’a pas levé du tout.»
Cependant, Alain Mongeau croit à leur utilité. «Il y a un sentiment d’isolement dans certains milieux. Il y a des prêtres et des communautés qui se sentent abandonnés. Il y a un besoin d’une courroie de transmission entre le terrain et la pastorale d’ensemble du diocèse.»
L’abbé Mongeau est conscient du travail qu’il reste à faire afin que les doyennés soient en mesure de remplir leur nouveau rôle. «Tout cela ne va pas se réaliser dans le ciel, mais à partir du terrain. Cela va être le travail des vicaires épiscopaux. C’est un gros défi», lance-t-il.