Les évêques du Canada auraient commandé un examen institutionnel sur Développement et Paix qui aurait comme objectif d’aplanir les différends entre l’épiscopat et l’ONG catholique.
Ce mandat aurait été confié à une entreprise externe. Celle-ci devra élaborer des processus de travail qui vont apaiser les tensions et améliorer les relations entre l’organisme de solidarité internationale et la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC). Selon des sources proches du dossier, c’est la firme Deloitte, spécialisée dans les services d’audit, de consultation, de conseils financiers et de gestion des risques, qui aurait été retenue pour mener cette opération. Mentionnons que ces sources ont requis l’anonymat par crainte de représailles.
Les résultats de ce nouvel examen institutionnel seraient dévoilés lors de la prochaine assemblée plénière de la CECC à l’automne 2019.
Durant leurs délibérations annuelles, les évêques canadiens devraient aussi recevoir le rapport sur les partenaires de Développement et Paix, une étude commandée à l’automne 2017. En avril 2018, des évêques, à qui on avait montré des résultats préliminaires de cette enquête, avaient publiquement déclaré qu’une quarantaine d’institutions partenaires de l’organisme de coopération internationale semblaient «montrer des signes de conflit avec l’enseignement moral et social catholique». Développement et Paix avait réagi en suspendant le financement de 52 de ses partenaires internationaux tant que l’enquête menée conjointement par les deux organismes ne serait pas complétée.
Le nouvel examen institutionnel aurait débuté au mois de mai et pourrait durer jusqu’à douze semaines. Il serait dirigé par un «comité de pilotage» composé de huit membres, dont des membres du personnel de la conférence épiscopale, deux évêques et des membres du personnel et de la direction de Développement et Paix.
La Conférence des évêques catholiques du Canada a refusé de confirmer qu’un nouvel examen est bel et bien en cours. Elle n’a toutefois pas démenti l’information obtenue par l’agence de presse Présence. Le président de la CECC, Mgr Lionel Gendron, évêque de Saint-Jean-Longueuil, n’a pas répondu à nos questions à ce sujet.
Du côté de Développement et Paix, ni le directeur général Serge Langlois, ni le directeur général adjoint Romain Duguay, n’ont répondu aux questions du journaliste sur cet examen qui aurait été commandé à la firme Deloitte au début du mois de mai.
Le conseil national de Développement et Paix, la plus haute instance décisionnelle de l’organisme, siège actuellement à Montréal. Les dirigeants bénévoles de Développement et Paix devraient notamment étudier, durant la fin de semaine, les conclusions du rapport rédigé par le groupe de travail conjoint sur les partenaires de l’organisme, un document qui sera présenté en septembre aux évêques du Canada.
– Philippe Vaillancourt a collaboré à la rédaction de cet article.
***