«Je participais récemment aux funérailles catholiques d’une femme de 90 ans», raconte André Gadbois, coordonnateur du Réseau des Forums André-Naud. Quatre-vingts personnes s’étaient rassemblées à l’église. À la fin de la cérémonie, «quasiment toutes les personnes présentes se sont levées très dignement pour communier», a-t-il noté.
«Je sais pourtant que le modèle familial choisi et prôné par l’Église catholique était presque absent de cette assemblée de prières. Il y avait un éventail de modèles de couples très différents les uns des autres et, conséquemment, un éventail de types de familles. Une véritable courtepointe aux couleurs multiples, constituée de diverses façons de s’aimer: des personnes vivant en union libre, des personnes divorcées et remariées ou non, des personnes de même sexe vivant ensemble, des couples conformes aux conditions du modèle catholique.»
Alors que le synode sur la famille débute sa deuxième semaine de délibérations, le Réseau des Forums André-Naud présente ses réflexions sur les familles contemporaines, une «courtepointe aux couleurs multiples».
Un recueil de quinze textes, « tous cousus ensemble pour réchauffer l’espérance inquiète des femmes, des hommes, des enfants, des familles de notre maison commune nommée la Terre», sera lancé ce mardi soir à la Librairie Paulines de Montréal lors d’une conférence publique.
Le prêtre et théologien Lucien Lemieux, spécialiste de l’histoire de l’Église catholique, prendra la parole, tout comme l’oblat Bernard Ménard, initiateur d’une récente consultation populaire sur l’accueil des personnes homosexuelles dans l’Église.
Dans ce recueil de 68 pages, le théologien et juriste Guy Durand, aussi présent lors de ce lancement, demande que l’Église reconnaisse «tout ce qu’il y a de positif, tout ce qu’il y a de valeurs chrétiennes dans plusieurs des familles reconstituées, monoparentales, homosexuelles et union libre: amour, respect de l’autre, bonheur de l’autre, éventuellement recherche de spiritualité, éducation des enfants aux valeurs».
«Le sacrement du mariage peut venir, plus tard, quand on en verra le sens», ajoute-t-il. «Tout amour est déjà sacramentel, signe de l’amour de Dieu pour chacun».