Ce pourrait bien être le plus important événement religieux de l’été. De la mi-juillet à la mi-août, une équipe de plus de 30 canoteurs canadiens – dont des représentants des peuples des Premières Nations – pagaiera plus de 800 kilomètres dans le cadre d’un pèlerinage de réconciliation qui fait écho aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.
Il y a cinquante ans, pour le 100e anniversaire du Canada, un groupe de jeunes jésuites avait organisé un pèlerinage similaire entre l’Ontario et le Québec. Aujourd’hui, signe des prises de conscience de notre époque, le défi de la réconciliation est au cœur de la démarche mise en place par les jésuites.
«Étant membre de la Compagnie de Jésus, un groupe qui avait un pensionnat indien et qui a joué un rôle important dans les efforts de colonisation par les premiers Européens, j’ai l’impression de participer à une dynamique de guérison collective qui nous amène à changer la façon dont nous faisons les choses», indique le jésuite Erik Sorensen qui dirige ce projet.
«J’espère apprendre beaucoup sur les cultures qui vont être là», confie Andrew Starblanket, qui représentera la Première Nation Starblanket de la Saskatchewan lors du voyage. «Je suis sûr que je vais apprendre beaucoup sur moi-même et sur les autres.»
L’expédition sera composée de six canoës qui peuvent transporter jusqu’à neuf personnes chacun. Elle suivra un itinéraire qui retrace une route commerciale traditionnelle des Premières Nations qui a été empruntée par les premiers colons européens, comme Samuel de Champlain et Jean de Brébeuf.
Le départ se fera à Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons à Midland, sur les rives de la baie Georgienne, le 21 juillet. Le groupe passera notamment par North Bay, Mattawa, Pembroke, Ottawa et Montréal. Il doit se terminer le 15 août sur le territoire de Kahnawake, où une célébration sera organisée au sanctuaire consacré à sainte Kateri Tekakwitha. L’expérience prévoit aussi des moments partagés avec le public à certains endroits.
Les organisateurs veulent permettre aux participants d’être en immersion «dans les coutumes et les traditions des uns et des autres».
«Grâce à cette immersion, l’objectif est de favoriser un profond respect, la confiance, le dialogue et, espérons-le, l’amitié; autant d’éléments nécessaires à une authentique réconciliation», précise-t-on.
Le gouvernement de l’Ontario et Parcs Canada font partie des groupes qui appuient ce projet.