La première semaine du Synode des évêques pour l’Amazonie a été marquée par le soutien à l’ordination sacerdotale d’hommes autochtones mariés, des appels pressants au respect de la culture autochtone et des dénonciations de violence contre la terre.
Au cours des séances de travail du synode du 7 au 12 octobre, plus de 90 membres votants du synode se sont adressés à l’assemblée et 20 observateurs, invités spéciaux et délégués d’autres Églises chrétiennes ont fait leurs interventions. La salle du Synode du Vatican accueille 185 membres votants, 25 experts, 55 observateurs, six délégués d’autres communautés chrétiennes et 12 invités spéciaux qui sont des experts sur divers sujets discutés au synode.
À l’exception des introductions formelles aux travaux du synode du 7 octobre et des remarques du pape François à cette occasion, le Vatican n’a publié aucun texte du synode. Au lieu de cela, le bureau de presse distribue deux fois par jour des résumés de Vatican News et invite trois ou quatre participants au synode à rencontrer la presse chaque jour pendant la pause du midi.
D’après les résumés et les commentaires des participants, les principaux sujets de discussion peuvent être regroupés comme suit: les ministères dans l’Église, la destruction de l’environnement, l’élimination de la violence contre les peuples et l’environnement dans la région, les droits et les cultures autochtones, l’évangélisation et la mission et les migrations, notamment le déplacement des peuples autochtones des villages vers les villes.
Avant le début des discussions, le pape François a dit aux participants que le rassemblement aurait «quatre dimensions: la dimension pastorale, la dimension culturelle, la dimension sociale et la dimension écologique», mais que la pastorale serait primordiale parce que le ministère de l’Église envers les gens de la région inclut toutes les réalités religieuses, sociales, culturelles et environnementales qui les concernent.
Les viri probati
Le thème des ministères comprenait la manière dont les candidats au sacerdoce sont identifiés et formés, la nécessité d’élargir l’utilisation du diaconat permanent, la possibilité d’ordonner des anciens autochtones mariés – les viri probati ou hommes de vertu avérée – et le soutien à une reconnaissance officielle du service ministériel des femmes, en particulier en Amazonie, notamment la possibilité d’avoir des femmes diacres.
Mgr Erwin Krautler, évêque retraité de Xingu (Brésil), a déclaré à la presse le 9 octobre qu’il croyait que, parmi «les évêques qui sont en Amazonie, les deux tiers sont en faveur des viri probati».
La plupart des résumés des synodes de Vatican News mentionnaient le manque d’accès à l’eucharistie dans les communautés amazoniennes en raison du manque de prêtres et, par conséquent, des suggestions pour ordonner des hommes mariés qui sont déjà des leaders reconnus – tant sur le plan social que religieux – dans leurs communautés.
Le résumé de la discussion du soir du 12 octobre, cependant, semblait indiquer qu’à mesure que les membres du synode discutaient plus en profondeur des viri probati, il y avait un examen des défis que la pratique pouvait soulever.
Certaines contributions ont souligné que le manque de vocations n’est pas propre à l’Amazonie, ce qui a conduit à se demander pourquoi une exception au célibat obligatoire pour la plupart des prêtres de rite latin ne devrait être accordée que pour une région du monde.
Au moins un participant a suggéré que l’ordination des viri probati fasse l’objet d’un futur synode.
D’autres ont profité de la discussion pour souligner l’importance du signe et du témoignage du célibat, surtout à une époque où «le monde d’aujourd’hui considère le célibat comme le dernier rempart à être démoli sous la pression d’une culture hédoniste et séculière. Il est donc nécessaire de mener une réflexion attentive sur la valeur d’un sacerdoce célibataire», dit le résumé.
Le même résumé indiquait que la discussion se poursuivait et incluait la valeur d’avoir des hommes d’une communauté ordonnés pour cette communauté comme faisant partie de ce que beaucoup de membres du synode ont décrit comme un «ministère de présence» plutôt que comme un «ministère de visite», où un prêtre vient une fois par mois ou deux fois par an pour célébrer les sacrements.
«Il a aussi été suggéré, disait le résumé, que le synode puisse jeter les bases de ce nouveau pas en avant dans la foi en l’Esprit saint, qui doit être plus fort que la peur de se tromper.»
Autochtones
Les membres du synode n’ont cessé d’entendre parler du rôle important que jouent les femmes en Amazonie en tant que leaders communautaires, catéchistes, animatrices de prière, évangélistes et protectrices de la création. Des appels répétés ont été lancés en faveur d’une reconnaissance officielle de leur rôle dans l’Église, y compris peut-être dans le diaconat.
Mais plus immédiatement, de nombreux participants au Synode ont continué à réclamer un changement dans le rôle des femmes au sein du synode lui-même, notant que si un frère religieux non ordonné pouvait être un membre votant du synode, aucune des sœurs religieuses ne pouvait l’être.
Certains des mots les plus forts du pape François au synode, tant dans son discours d’ouverture publique que le 9 octobre, selon un participant, étaient axés sur le respect dû à la culture indigène et sa déception face aux remarques sarcastiques ou stéréotypées sur les vêtements indigènes et la prière au synode lui-même.
Mais les membres du synode, selon les résumés, sont allés plus loin, affirmant que «l’Église considérant avec bienveillance tout ce qui n’est pas lié à la superstition», il faudrait étudier les diverses expressions culturelles et rituels utilisés dans la région lors des liturgies et dans le cadre des baptêmes, mariages et ordinations afin de développer un «rite amazonien» pour les catholiques dans cette région.
Environnement
Bien sûr, au cours de la première semaine, de nombreux membres du synode se sont concentrés sur la destruction de la forêt amazonienne et la pollution de ses eaux par les produits chimiques des industries minière et gazière. Et au moins un membre a dit que les catholiques en général ont besoin de plus d’éducation sur la façon dont les «péchés écologiques» – de simples déchets domestiques à la pollution à grande échelle – sont des péchés «contre Dieu, contre son prochain et contre les générations futures».
Plusieurs participants au synode ont souligné la nécessité pour l’Église d’encourager et de soutenir les jeunes, surtout lorsqu’ils défendent la cause de la sauvegarde de la Création, «don de Dieu» à l’humanité et aux générations futures.
L’Amazonie en tant que «terre de migrations» est également apparue à plusieurs reprises comme un appel à la réponse de l’Église, tant sur le plan humanitaire que missionnaire. Les personnes qui se sentent obligées de quitter leur foyer en raison de la violence, de la pauvreté ou du manque d’éducation et d’opportunités ont besoin d’aide matérielle et de soutien pour maintenir leur foi et leur culture.
Cindy Wooden
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