Une forte majorité de Québécois estiment que «l’Église n’a pas évolué avec le temps». Plus de cinquante ans après la Révolution tranquille, ils se méfient toujours des institutions ecclésiales.
Les francophones du Québec souhaitent aussi que l’Église modernise ses positions sur la contraception, le mariage des prêtres, l’ordination des femmes à la prêtrise et le remariage des personnes divorcées.
L’Église Unie du Canada a rendu publics cette semaine les résultats d’une étude qu’elle a commandée sur les perceptions et les habitudes des Québécois francophones en matière de religion.
L’étude a été menée au mois de septembre par la firme de sondage Léger auprès de 2002 Québécois francophones qui se disent chrétiens, qu’ils soient pratiquants ou non.
L’Église Unie, la plus importante Église protestante du Canada, a commandé ce sondage afin de «mieux comprendre les besoins des francophones du Québec et de voir comment elle pouvait répondre à ces besoins de façon novatrice».
La méfiance envers l’institution est très profonde, y compris chez les croyants, indiquent les données recueillies par la firme Léger. «Seul un très petit nombre de personnes sondées veulent que l’Église et le clergé jouent un rôle important dans l’éducation religieuse ou spirituelle des enfants. La majorité préfère que cette éducation soit faite en famille ou à l’école.»
Les sondeurs ont aussi demandé aux non pratiquants pourquoi ils ne fréquentaient pas un lieu de culte de façon régulière. L’horaire ne convient pas, ont expliqué 26 % des répondants. Un répondant sur dix n’apprécie pas les positions défendues par l’Église et 16 % estiment que les abus commis par des prêtres les ont détournés de la pratique régulière.
Les personnes sondées reconnaissent toutefois l’importance d’activités rituelles pour souligner des événements importants. «Les gens retournent à l’Église pour les mariages, les funérailles, et même les baptêmes». Ce qui fait dire à l’Église Unie qu’elle doit porter une attention spéciale aux «moyens d’expression pour célébrer ces rites».
L’Église Unie, encore méconnue
L’Église Unie du Canada compte aujourd’hui quelque 2900 paroisses et communautés de foi, indique Éric Hébert-Daly, responsable des ministères en français pour cette Église. Quinze d’entre elles sont francophones. «Vingt communautés de foi sont aussi bilingues», précise-t-il, tandis que plusieurs paroisses «offrent des célébrations avec certains éléments francophones».
Mais les services qu’offre l’Église Unie du Canada «demeurent peu connus parmi les francophones du Québec», reconnaît le sondage Léger.
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