«Il est inacceptable que des rassemblements soient autorisés dans des salles de cinéma pour un maximum de 250 personnes, alors que les lieux de culte sont limités à 10 personnes dans les zones rouges.»
C’est au tour des membres de la Table interreligieuse de concertation d’exiger que le gouvernement de François Legault révise sa mesure «incompréhensible et déraisonnable» annoncée le mardi 16 février 2021 et permette la reprise des rassemblements dans les églises, synagogues et mosquées du Québec «à 30% de leur capacité» d’accueil.
«Rien ne permet d’affirmer qu’un rassemblement dans une salle de cinéma est moins dangereux qu’un rassemblement dans un lieu de culte», estiment les leaders juifs, chrétiens et musulmans réunis par la Table interreligieuse. D’ailleurs, rappellent-ils, dans bien des cas au Québec, les lieux de culte «sont plus vastes que les salles de cinéma».
Depuis vendredi, des évêques catholiques ont aussi critiqué publiquement cette «discrimination flagrante» qu’encourage le gouvernement Legault en permettant que 250 personnes puissent dorénavant aller au cinéma alors que le nombre de personnes pouvant entrer dans un lieu de culte est demeuré inchangé.
Le gouvernement a pris des décisions «déraisonnables et inéquitables», a déploré le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec. Il a demandé aux catholiques de «faire connaître leurs préoccupations et leurs questionnements aux élus qui les représentent».
Le diocèse de Saint-Hyacinthe est allé plus loin en lançant une campagne de démarchage politique. Samedi, à la une du site Web diocésain, les catholiques étaient invités à écrire aux huit députés – tous de la Coalition Avenir Québec – qui les représentent à l’Assemblée nationale. Une lettre-type leur était même proposée et demandait que les églises puissent ouvrir à 33 % de leur capacité d’accueil.
Besoins spirituels
Mardi, alors que la Table interreligieuse de concertation faisait connaître ses réactions, l’archevêque de Montréal publiait un message pastoral intitulé Les besoins spirituels sont des besoins humains.
«Alors que les commerces et les centres d’achats sont ouverts au public dans le respect des mesures appropriées, il n’y a aucune raison pour que les lieux de culte ne puissent pas fonctionner dans ces mêmes conditions», a indiqué Mgr Christian Lépine.
«Avec des équipes d’accueil bien préparées, les plafonds élevés, les nombreuses portes qui facilitent l’aération, la durée de fréquentation généralement moins d’une heure et l’interdiction du chant de l’assemblée, entre autres, nous sommes en mesure d’assurer la sécurité des personnes dans nos églises tout en prenant soin de leur santé spirituelle», a ajouté l’archevêque.
Il suggère, tout comme la Table interreligieuse de concertation, que «les autorités autorisent une fréquentation de 30 % de la capacité de nos églises».
«L’enjeu de la santé demeure primordial, mais n’oublions jamais que les besoins spirituels sont des besoins essentiels», écrit Mgr Lépine en conclusion de son message.
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