Le Conseil des juifs hassidiques du Québec (CJHQ) demande aux tribunaux une injonction pour que les communautés juives orthodoxes puissent accueillir, dès demain ainsi que samedi, lors des prières du sabbat, des groupes de dix personnes dans différentes salles à l’intérieur d’une même synagogue lorsque ce lieu possède plus d’une entrée.
La demande d’injonction sera entendue vendredi matin par un juge de la Cour supérieure du Québec.
«Après avoir épuisé tous les autres moyens pour obtenir des autorités gouvernementales des ajustements afin de permettre aux membres de nos communautés de pouvoir prier dans un environnement sécuritaire, les communautés se tournent vers les tribunaux pour que leurs droits fondamentaux soient respectés», a indiqué Max Lieberman, le vice-président du CJHQ.
«Par respect pour le processus judiciaire, aucun autre commentaire ne sera fait», a-t-il ajouté.
Le CJHQ a aussi décidé de suspendre sa participation à la Table interreligieuse de concertation.
«On respecte la décision du Conseil des juifs hassidiques», a indiqué Mgr Pierre Murray, le coordonnateur de la Table, un regroupement de leaders religieux qui discute avec les autorités gouvernementales et sanitaires de la situation des différents lieux de culte durant la pandémie.
«Les membres de la Table sont encore convaincus que c’est par le dialogue et la concertation, entre nous d’abord, puis entre nous et le gouvernement, que nous emprunterons les meilleures avenues pour passer à travers la crise sanitaire et prendre en considération les besoins des lieux de culte», a aussi réagi Mgr Murray en apprenant la demande d’injonction qui sera présentée le 29 janvier.
Les avocats des juifs hassidiques vont demander à ce que les synagogues qui ont plusieurs portes d’entrée puissent accueillir, dès vendredi, des groupes de 10 personnes dans des salles différentes.
Cette clause des salles non contiguës est mentionnée dans une lettre que le Dr Horacio Arruda avait fait parvenir à la Table interreligieuse de concertation le 25 novembre 2020. Dans le cas des «lieux de culte où les salles sont séparées et ayant chacune un accès indépendant, c’est à dire un accès à la rue sans partager d’espace commun avec les autres salles», avait écrit le directeur national de santé publique, le nombre maximal permis «s’applique à chaque salle».
Cette clause n’a pas été spécifiquement révoquée dans l’arrêté ministériel signé par le ministre Christian Dubé le 21 janvier 2021. Mais pour la majorité des membres de la Table interreligieuse de concertation, elle n’est plus valable depuis que le gouvernement a autorisé la présence de dix personnes maximum par lieu de culte.
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