En 1948, à la naissance de Dominique Boisvert, «tout le monde au Québec, ou presque, est catholique, va à la messe en famille le dimanche, se marie à l’église et rêve d’avoir un prêtre dans la famille».
Soixante-dix ans plus tard, «la plupart des gens semblent indifférents ou allergiques à l’égard du religieux, ou encore marchent sur des œufs quand vient le temps d’exprimer un intérêt ou une simple ouverture», admet cet avocat de formation, co-fondateur du Réseau québécois pour la simplicité volontaire et le tout nouveau maire du village de Scotstown, en Estrie, dans son «autobiographie spirituelle» qu’il lance le 23 novembre à Montréal.
Dans En quoi je croîs, Dominique Boisvert raconte son long cheminement sur les routes de l’engagement social et de la militance après avoir décidé, à la fin des années 1960, de ne pas prononcer ses voeux définitifs chez les pères de Sainte-Croix. Il reconnaît dès les premières pages de son plus récent livre avoir pris ses distances face à l’Église catholique. «Mais contrairement au plus grand nombre, je suis toujours resté dans ses marges.»
Pour découvrir les personnalités et les institutions qui ont eu une influence marquante sur le jeune coopérant revenu d’Afrique après un stage de deux années, il faut lire, bien sûr, les dix-huit chapitres de son autobiographie publiée par Novalis.
L’illustration de sa page couverture, une œuvre de Jacques Goldstyn, offre plusieurs indices de son contenu. En l’examinant attentivement, on y voit l’abbé Pierre, Che Guevara, Gandhi et Martin Luther King, le syndicaliste César Chávez, la légende du folk Pete Seeger, la communauté de Taizé et même l’Organisation des Nations Unies, où il y travaillé un moment.
«Mon parcours a influencé ma foi, a fait évoluer ma façon de la vivre et en a peu à peu transformé le contenu même», écrit l’auteur qui a aussi œuvré à L’Entraide missionnaire et au Centre justice et foi avant de devenir travailleur autonome en 1999.
Mais son périple sur les voies de la militance et de la spiritualité n’aura pas été que professionnel. Il consacre quelques chapitres à son couple, à sa famille, à sa séparation en 2005 et à sa «fragilité dépressive chronique» qui l’a contraint au repos à différents moments de sa vie. «Les apprentissages spirituels prennent parfois des chemins inattendus», observe-t-il en dressant un bilan provisoire de sa vie.
Mais tous les événements qu’il relate et toutes les personnes qu’il a rencontrées ont fait en sorte qu’il se définit aujourd’hui comme «un chercheur de Dieu ou de sens marchant avec tous ceux et celles qui font de même, quels que soient leurs chemins».
Auteur de quelques ouvrages sur la non-violence et la simplicité volontaire, Dominique Boisvert a publié il y a deux ans, encore chez Novalis, Québec, tu négliges un trésor!, une réflexion sur l’héritage qu’a laissé le christianisme à la société québécoise.
***
Dominique Boisvert
En quoi je croîs – Petit essai d’autobiographie spirituelle
Novalis, 2017, 200 pages
19,95 $