Une semaine après les leaders religieux du Québec, les chefs des Églises chrétiennes et des grandes religions de tout le Canada publient, alors que la population subit toujours «les effets dévastateurs» de la COVID-19, un message «d’espérance, de gratitude et de solidarité».
Reconnaissant que «des dimensions essentielles de notre quotidien font maintenant l’objet d’incertitudes», les autorités religieuses suggèrent de vivre ces moments difficiles, ce «malheur», dans l’espérance, une valeur qui «apporte à toutes et à tous une promesse de renouveau, même au milieu de la souffrance humaine».
«L’espérance nous assure que ce malheur aussi passera», écrivent-elles.
Pour les personnes croyantes, cette espérance «prend une dimension unique et particulière», ajoutent les quelque cent évêques, imams, rabbins et dirigeants bouddhistes qui ont signé ce message rendu public le lundi 30 mars 2020. «L’espérance nous assure de l’étreinte bienveillante du Créateur, une relation sacrée soutenue par la prière, et qui se déverse dans nos relations humaines dans le cadre desquelles nous prenons soin les uns des autres et portons le fardeau de chacun.»
Les signataires remercient «les professionnels de la santé qui prodiguent leurs services avec un dévouement sans faille dans des circonstances stressantes et difficiles» ainsi qu’à toutes les personnes qui «occupent divers emplois de première ligne dans la chaîne d’approvisionnement garantissant que les magasins restent ouverts, que les rayons restent bien fournis et que les marchandises soient livrées pour que d’autres puissent avoir de la nourriture, des médicaments et d’autres produits essentiels pour leurs familles et leurs communautés».
Ils se disent aussi réconfortés de voir les dirigeants du Canada et des provinces mettre de côté leurs «différends politiques pour mieux servir le bien commun».
«Nous exhortons toutes les personnes au Canada à écouter et à suivre attentivement les instructions de nos responsables de la santé publique et des gouvernements. En tant que leaders religieux, nous nous engageons à montrer l’exemple», écrivent-ils.
S’il est «essentiel de respecter les consignes pratiques afin de ralentir la propagation du virus», il est aussi «important de rester vigilants et bienveillants envers notre prochain». C’est pourquoi les chefs religieux de tout le Canada recommandent aux autorités «d’accorder une plus grande attention aux besoins des sans-abri, des détenus, des personnes âgées et de ceux et celles qui souffrent déjà d’isolement social». Ils s’inquiètent aussi du sort «des femmes et des enfants victimes d’abus et de violence, qui ne sont pas en sécurité à la maison et qui peuvent subir d’autres abus et violence à mesure que le stress augmente».
Enfin, écrivent les signataires, cette crise est «un moment pour nous de nous rapprocher de Dieu». Ils estiment que «la religion et la spiritualité peuvent réellement contribuer à encourager les personnes, à donner un sens à leur vie, et à leur communiquer une force intérieure, de nouveaux horizons et un cœur magnanime».
Après cette déclaration de trois pages, disponible en français et en anglais dans les sites web de plusieurs Églises, regroupements, associations et temples religieux, suivent six pages de signatures et de titres de leaders religieux, dont Jaskaran Singh Sandhu, ex-directeur général de l’Organisation mondiale des sikhs du Canada, Richard Bott, modérateur de l’Église Unie du Canada, David Seed, président du Conseil des rabbins de Toronto, Susan C. Johnson, évêque nationale de l’Église évangélique luthérienne au Canada, Nina Karachi-Khaled, présidente du Conseil canadien des femmes musulmanes, Linda Nicholls, primat de l’Église anglicane du Canada, et Richard Gagnon, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada.
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