Alors que l’Italie est bouclée et que les rues de Rome sont presque désertes, le pape François a quitté le Vatican le dimanche 15 mars dans un mini-pèlerinage vers une icône et un crucifix associés à des interventions miraculeuses pour sauver la ville et ses habitants.
L’icône est Salus Populi Romani (santé du peuple romain) dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure et le crucifix, que les Romains appellent le «crucifix miraculeux», se trouve dans l’église San Marcello al Corso, sur une rue habituellement bondée de boutiques menant à la Piazza Venezia.
Peu après 16 h, selon le Vatican, le pape François a été conduit, avec une petite escorte de police, à la basilique Sainte-Marie-Majeure. Rejoint par le cardinal polonais Stanislaw Rylko, archiprêtre de la basilique, il est entré dans la chapelle paulinienne où l’icône Salus Populi Romani domine l’autel de haut en bas.
Le pape a déposé un bouquet de fleurs jaunes et blanches sur l’autel et s’est assis en prière devant la célèbre icône de la chapelle représentant Marie et l’enfant Jésus.
Le pape François prie souvent devant l’icône, y compris avant et après chaque voyage qu’il effectue à l’étranger. À la fin des années 1500, saint François Borgia, le troisième supérieur général de l’ordre des jésuites, a commencé à donner une copie de l’icône à chaque jésuite partant en mission. Selon le cardinal Rylko, le père jésuite Matteo Ricci a porté la sienne en Chine et l’a donnée à l’empereur.
Mais, bien avant cela, l’image était liée à la foi du peuple romain dans les moments d’urgence sanitaire. Selon la légende, à la fin du VIe siècle, le pape Grégoire Ier fit porter l’icône dans les rues de Rome en priant pour que la peste cesse et, en 1837, le pape Grégoire XVI pria devant l’image pour que cesse une épidémie de choléra dévastatrice.
En dirigeant la récitation du chapelet en 2013 à Sainte-Marie-Majeure, le pape François a déclaré: «Marie est une mère, et une mère se soucie avant tout de la santé de ses enfants; elle sait comment s’occuper d’eux toujours avec un grand et tendre amour. Notre-Dame veille sur notre santé.»
Le crucifix de l’église de San Marcello est un crucifix en bois du XVe siècle qui a survécu à un incendie en 1519 qui a réduit en cendres l’église d’origine sur le site. Le matin suivant l’incendie, alors que les ruines étaient encore en train de couver, les gens ont trouvé le crucifix intact. Certains catholiques ont commencé à se rassembler tous les vendredis soir pour prier ensemble, formant une confrérie.
En 1522, au milieu de la grande peste qui sévissait à Rome, les fidèles ont porté le crucifix en procession dans toute la ville pendant 16 jours. Selon un article paru sur le site web de TV2000, la chaîne de télévision des évêques italiens, la dévotion au crucifix a conduit les habitants de la ville à défier «les autorités, qui de peur que la contagion ne s’étende davantage, avaient interdit tout rassemblement de personnes».
La situation était similaire lorsque le pape, arrêtant sa voiture sur la Via del Corso, a tenu à se rendre à l’église à pied «comme en pèlerinage», a déclaré Matteo Bruni, directeur du bureau de presse du Vatican.
«Par sa prière, le Saint-Père a invoqué la fin de la pandémie qui frappe l’Italie et le monde, implorant la guérison des nombreuses personnes malades, se souvenant des nombreuses victimes et demandant que leurs familles et amis trouvent consolation et réconfort», a déclaré M. Bruni.
Le pape, a-t-il ajouté, a également prié, comme il l’avait fait ce matin-là lors de la messe, pour les travailleurs de la santé, les médecins, les infirmières et tous ceux qui travaillent encore en Italie, afin que les services nécessaires soient garantis même en pleine période de fermeture.
Cindy Wooden
***