Dès le début de la soirée, bien avant que ne débute la messe spéciale en faveur des chrétiens persécutés dans le monde, la large façade de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde était éclairée en rouge, une couleur associée au sang des martyrs dans la tradition catholique
«La liberté religieuse est souvent vue comme un droit de second rang, comme étant moins important que les autres», a déploré Marie-Claude Lalonde, directrice nationale d’Aide à l’Église en détresse Canada, au tout début d’une célébration en faveur des chrétiens persécutés tenue le mercredi 20 novembre à la basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal. C’était l’occasion de souligner le #MercrediRouge, une journée mondiale de solidarité et de sensibilisation aux persécutions chrétiennes.
«Lorsqu’on lit la Déclaration universelle des droits de l’Homme, on mentionne, dans un seul et même article, liberté de pensée, de conscience et de religion. Si vous n’avez pas la liberté de pensée et de conscience, comment pouvez-vous avoir la liberté religieuse? Ces droits sont interreliés et donc d’égale importance», a-t-elle martelé.
La directrice canadienne de cet organisme international a ensuite rappelé que 327 millions de personnes vivent actuellement dans des pays où il y a de la persécution religieuse tandis que 178 millions d’autres sont victimes de discrimination.
«Lorsqu’on combine ces chiffres, on en arrive au constat qu’un chrétien sur cinq vit de la persécution ou de la discrimination à cause de sa foi.»
L’archevêque de Montréal, dans son homélie, a lui aussi reconnu qu’il y a une différence entre discrimination et persécution.
«Quand on fait mémoire, comme ce soir, des personnes victimes de persécution, on pense aussi à ceux et à celles qui sont victimes de discrimination. Parce qu’il arrive que la discrimination conduise à la persécution. Pas toujours, bien sûr. Mais c’est comme une direction», a indiqué Mgr Christian Lépine.
«On parle de discrimination lorsqu’un pays refuse aux chrétiens, par exemple, l’accès aux études universitaires ou à un emploi dans la fonction publique ou même dans l’enseignement. Quant à la persécution, c’est de se retrouver en prison pour la seule raison qu’on est un chrétien. Au terme d’un semblant de procès, on perd sa liberté, et parfois même la vie», citant lui aussi des chiffres sur les assassinats de personnes à cause de leur foi.
«Quand on prie pour les victimes de persécution, cela devrait nous interpeller. Pour que jamais, nous-mêmes, n’exercions de la discrimination», a-t-il lancé à la centaine de fidèles rassemblés à intérieur de la cathédrale de Montréal.
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