La déclaration Nostra Aetate (Notre époque) du concile Vatican II qui fête cette année ses 50 ans peut aider les catholiques à contribuer à la paix mondiale, estime l’évêque d’Edmundston et président de la Commission épiscopale pour l’unité chrétienne, les relations religieuses avec les Juifs et le dialogue interreligieux.
Mgr Claude Champagne rappelle que cette déclaration sur les religions non-chrétiennes enjoint les catholiques à faire preuve de respect et à entrer en relation avec les fidèles issus d’autres traditions religieuses.
Selon l’évêque de ce diocèse néo-brunswickois, «la déclaration Nostra Aetate nous permet de jeter un regard neuf sur nos propres voisins et sur le monde dans lequel nous vivons. Nous nous efforçons donc de faire en sorte que le Canada soit une société pacifique qui valorise la justice sociale».
«Nous voulons contribuer à l’édification d’un monde où régnera la paix», ajoute-t-il.
Les 50 ans d’un document important pour les catholiques
Afin de commémorer le 50e anniversaire de Nostra Aetate, la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a publié un document d’une douzaine de pages qui rappelle les grandes lignes de cette déclaration, tout en mettant en lumière le contexte historique dans lequel elle a été rédigée. Le document de la CECC présente aussi quelques initiatives ayant été déployées par les catholiques canadiens afin de contribuer au dialogue interreligieux.
Intitulé Une Église en dialogue, ce document trace des liens étroits entre le pontificat de Francois et la déclaration Nostra Aetate. On y souligne notamment que, lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, Jorge Bergoglio a développé des relations cordiales avec la communauté juive de la capitale argentine.
Le document de vulgarisation des évêques canadiens insiste sur certains aspects essentiels de Nostra Aetate. Selon les évêques, cette déclaration «cherche à mettre en évidence les éléments que le christianisme partage avec les autres religions, en soulignant les aspects positifs et porteurs de vie qu’on y trouve et que les chrétiens peuvent apprécier».
Selon Mgr Champagne, la Commission épiscopale pour le dialogue interreligieux a publié ce document afin de rappeler aux catholiques canadiens que l’Église est depuis longtemps engagée dans un processus de dialogue avec les autres traditions religieuses.
«Il y a assurément un grand nombre de personnes dans notre Église qui n’ont jamais entendu parler de ces initiatives», affirme Mgr Champagne. «C’est en partie pour éveiller nos diocésains à ces questions que nous avons publié ce document». ajoute-t-il.
Un Canada plurireligieux
À l’instar de plusieurs pays occidentaux, le Canada fait face à une croissance importante de sa population immigrante qui confirme la réalité d’un pays plurireligieux. Le pays a notamment l’une des plus importantes populations juives au monde, et l’arrivée de nombreux immigrants accroît les présence de l’islam et du sikhisme.
Selon Mgr Champagne, le document Une Église en dialogue a été publié afin que les catholiques canadiens fassent preuve d’ouverture d’esprit, de bienveillance et d’hospitalité à l’égard de ces arrivants.
Aux yeux de l’évêque d’Edmundston, la déclaration Nostra Aetate peut aussi aider les catholiques canadiens à mieux faire face à l’indifférence religieuse qui prévaut dans une société largement sécularisée.
Au cours des prochains mois, la Commission épiscopale pour le dialogue interreligieux espère multiplier les espaces de dialogue avec les représentants d’autres traditions religieuses afin de mieux faire face à la sécularisation ambiante et au déclin de la pratique religieuse.
«Que pouvons-nous faire ensemble afin de que nos contemporains redécouvrent l’importance de la transcendance?», demande Mgr Champagne. «Comment transmettre notre foi et nos croyances dans un monde sécularisé?»
«Je discute tous les jours avec des dirigeants de la communauté juive», dit-il. «Or, ils font face aux mêmes défis que nous lorsqu’il s’agit de communiquer et de transmettre la foi aux jeunes», observe-t-il.
Dennis Sadowski, Catholic News Service
Trad. et adapt. Présence – information religieuse