L’appel à l’action numéro 58 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada était pourtant très clair, a répété ce mercredi 30 juin 2021, le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Perry Bellegarde.
Le pape François doit présenter, au Canada même et non pas à Rome ou au Vatican, a-t-il insisté, « des excuses aux survivants, à leurs familles ainsi qu’aux collectivités concernées pour les mauvais traitements sur les plans spirituel, culturel, émotionnel, physique et sexuel que les enfants des Premières Nations, des Inuits et des Métis ont subis dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique ».
«Les chefs de tout le Canada, nous avons réitéré cette demande en 2018», a ajouté le chef Bellegarde lors d’une conférence de presse par visioconférence, tout en rappelant que les Églises anglicane, presbytérienne et unie ont, elles, déjà présenté des excuses formelles pour leur participation dans l’administration des pensionnats autochtones. Le pape n’a toujours pas répondu à cette demande de la Commission de vérité et réconciliation, rendue publique il y a maintenant six ans.
La Conférence des évêques catholiques du Canada a toutefois révélé, le 10 juin 2021, qu’elle planche depuis deux années déjà, en lien notamment avec l’Assemblée des Premières Nations, sur l’envoi d’une délégation d’aînés, de chefs et de survivants des pensionnats en décembre 2021 au Vatican. « Pour nous, c’est un premier pas pour que l’appel à l’action numéro 58 se réalise », dit aujourd’hui Perry Bellegarde, qui a confirmé participer, dès le début, aux discussions entourant l’envoi de cette délégation.
« Des rencontres avec Sa Sainteté ont été annoncées. Nous allons y participer. Et nous allons en profiter pour inviter le pape à venir au Canada, sur la terre même où ont été érigés les pensionnats autochtones, afin de faire une déclaration et aussi de présenter des excuses aux survivants. C’est notre objectif. C’est notre espoir », a-t-il dit, bien qu’il n’ait reçu aucune assurance que des excuses formelles seraient formulées au mois de décembre.
« Et nous n’avons pas non plus de garanties que le pape viendra éventuellement au Canada. Mais nous devons saisir l’occasion. »
Le chef Bellegarde reconnaît que le pape François est un « homme ouvert d’esprit, sympathique, qui a déjà prononcé de très fortes déclarations », notamment envers les Irlandais et les peuples autochtones de Bolivie.
« Nous espérons qu’en temps et lieu des paroles appropriées seront aussi prononcées » sur les pensionnats autochtones.
Le chef national Perry Bellegarde croit que lors de ces rencontre avec le pape, prévues du 17 au 21 décembre 2021, « l’Esprit nous fera tous avancer dans la bonne direction ».
« C’est ce que je crois. C’est mon espoir. C’est ma prière », a-t-il déclaré.