Fermé le 31 mars 2016 par le gouvernement libéral, le Bureau de la liberté de religion revivra sous un autre nom, son mandat sera élargi et son budget annuel triplera, a annoncé mardi Stéphane Dion, le ministre des Affaires étrangères du Canada.
Le Bureau des droits de la personne, des libertés et de l’inclusion (BDPLI) – c’est son nouveau nom -, «élargit la portée du travail entrepris par M. Andrew Bennett à la tête de l’ancien Bureau de la liberté de religion, en regroupant tous les efforts sous une stratégie globale qui tient compte de l’ensemble des droits de la personne».
Alors que l’avenir de l’ex-Bureau de la liberté de religion était toujours incertain, le ministre Dion répétait «que les droits de la personne sont universels, indivisibles, interdépendants et intimement liés» et qu’un droit ne devait pas avoir priorité sur les autres.
«Pour que nous puissions défendre et promouvoir plus efficacement la liberté de religion, nous devons choisir les meilleurs outils et méthodes. Il n’est pas certain que le renouvellement du mandat du Bureau de la liberté de religion dans sa forme actuelle est la meilleure méthode qu’il faut privilégier», avait-il déclaré, fin mars, lors d’un débat à la Chambre des communes.
Le nouveau Bureau sera divisé en trois directions responsables des affaires autochtones, de la démocratie ainsi que de l’inclusion et de la liberté de religion. «Le budget alloué au BDPLI pour la promotion des droits de la personne, y compris de la liberté de religion, totalisera 15 millions $, soit le triple de la somme accordée initialement à l’ancien bureau», a indiqué mardi le ministre Stéphane Dion.
Il a remercié l’ambassadeur Andrew Bennett «qui a fait preuve d’une intelligence, d’une sensibilité et d’un professionnalisme remarquables dans ses fonctions de directeur du Bureau de la liberté de religion du Canada depuis sa création». C’est le gouvernement conservateur de Stephen Harper qui avait créé ce Bureau de la liberté de religion en février 2013 et qui avait nommé M. Bennett à sa tête.
Le Bureau des droits de la personne, des libertés et de l’inclusion traitera de l’ensemble des #droitsdelapersonne https://t.co/dCSEscWN5A
— Stéphane Dion (@MinCanadaAE) 17 mai 2016
La création du BDPLI est vue d’un bon oeil par Carl Hétu, directeur national canadien de l’Association catholique d’aide à l’Orient (CNEWA).
«Le gouvernement canadien a pris cette décision afin de s’assurer que les droits de la personne, y compris la liberté de religion, soient respectés à l’échelle internationale. À mesure que les conflits s’intensifient, ce sont les minorités, souvent religieuses, qui en deviennent les premières victimes», a-t-il déclaré mercredi.
Lors de la fermeture du Bureau de la liberté de religion, le directeur de CNEWA rappelait que «la protection des libertés religieuses dans le monde est une importante priorité aux yeux des Canadiens». Il estimait alors que «le gouvernement devaient en rendre compte de quelque autre manière explicite dans sa politique étrangère».
«Nous appuyons la nouvelle structure annoncée par le ministre Dion. Nous croyons que ce bureau va poursuivre le mandat qui était celui du Bureau de la liberté de religion», dit David Ouellette, directeur des affaires publiques du Centre consultatif des relations juives et israéliennes. Son organisme avait déploré la fermeture du bureau présidé par l’ambassadeur Bennett, estimant qu’il avait «joué un rôle dans l’unification des diverses communautés religieuses au Canada, y compris les juifs, les chrétiens, les musulmans et les sikhs» afin de travailler à la protection des minorités, y compris religieuses.