Le pape a profité de sa rencontre avec le président rwandais Paul Kagame pour demander pardon pour les échecs de l’Église catholique durant le génocide de 1994 au Rwanda et pour la haine et la violence perpétrée par des prêtres et des religieux.
«Il a imploré à nouveau le pardon de Dieu pour les péchés et les échecs de l’Église et ses membres, dont des prêtres et des religieux et religieuses qui ont succombé à la haine et la violence, trahissant leur propre mission évangélique», a indiqué le Vatican dans une déclaration rendue publique le 20 mars au terme de la rencontre entre les deux chefs d’État.
De 800 000 à 1 million de personnes – principalement des Tutsis – ont été massacrées pendant le génocide entre avril et juillet 1994.
«À la lumière de la récente Année sainte de la miséricorde et du communiqué publié par les évêques rwandais à l’occasion de sa clôture», en novembre, a indiqué le Vatican, «le pape a également exprimé son désir que cette humble reconnaissance des échecs de cette période, qui, malheureusement, défigurent le visage de l’Église, puisse contribuer à une ‘purification de la mémoire’ et puisse promouvoir, avec espoir et une confiance renouvelée, un avenir de paix», a poursuivi le Vatican.
Le pape François a exprimé sa «profonde tristesse», de même que celle du Saint-Siège et de l’Église pour le génocide des Tutsis. «Il a exprimé sa solidarité avec les victimes et avec ceux qui continuent de souffrir des conséquences de ces événements tragiques», a-t-on ajouté.
Le président Kagame s’est entretenu en privé pendant 25 minutes avec le pape. Il a aussi rencontré le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin.
Dans une déclaration des évêques rwandais lue dans les Églises rwandaises le 20 novembre 2016, ces derniers avaient demandé pardon pour le mal commis par l’Église durant le génocide.
Cette parole de pardon ne correspond pas entièrement à ce qui avait été souhaité par les autorités rwandaises, qui désiraient des excuses du Vatican après avoir jugé les excuses épiscopales insuffisantes.
Présence/D’après un texte de Cindy Wooden, Catholic News Service