Le Collège des évêques de l’Église anglicane en Amérique du Nord vient de décider à l’unanimité de ne pas autoriser l’ordination épiscopale des femmes en son sein.
Dans un communiqué publié le 7 septembre, le Collège explique sa décision qui survient au terme d’une réflexion de cinq ans sur la question, alors que les évêques de cette Église conservatrice, qui compte plusieurs membres qui ont quitté l’Église épiscopalienne aux États-Unis et l’Église anglicane du Canada, étaient réunis à Vancouver du 5 au 7 septembre.
Les évêques ont décidé «unanimement» que les femmes «ne seront pas consacrées évêque dans l’Église anglicane en Amérique du Nord».
En 2012, l’Église avait mis en place un groupe de travail pour faire le point sur la question du sacrement de l’ordre en apportant notamment des éclairages théologiques. Le rapport de 318 pages dévoilé plus tôt cette année se gardait de prendre position, indiquant que rien ne permettait de trancher clairement la question.
«Chaque évêque a partagé sa position personnelle au sujet de l’ordination des femmes et la position de son diocèse. Nous avons pris le temps de nous écouter les uns et autres et d’écouter le Seigneur. Les délibérations étaient franches et, parfois, poignantes et douloureuses», a expliqué le primat Foley Beach en guise de prologue au communiqué.
Le Collège a indiqué reconnaître qu’il existe «différents principes d’ecclésiologie et d’herméneutiques qui sont acceptables au sein de l’anglicanisme» et que ceux-ci peuvent mener à «des conclusions divergentes en ce qui concerne l’ordination des femmes à la prêtrise». Toutefois, a-t-il continué, «nous reconnaissons aussi que cette pratique est une innovation récente».
À ses yeux, les Écritures saintes n’apportent pas une justification suffisante à l’ordination des femmes. Cependant, les évêques ont reconnu que les diocèses peuvent, en vertu de leur autorité constitutionnelle, ordonner des femmes à la prêtrise.
Si le Collège avait pris position en faveur de l’ordination épiscopale des femmes, cela aurait enclenché un processus plus vaste afin de changer la Constitution de l’Église.
Pas dans la Communion anglicane
L’Église anglicane en Amérique du Nord a vu le jour en 2009, marquée par une rupture des grandes Églises nationales anglicanes pour le Canada et les États-Unis. La grande ouverture manifestée par ces dernières à l’égard de l’épiscopat féminin et des bénédictions d’unions homosexuelles avait alors accéléré la séparation.
Cette annonce survient alors que le secrétaire général de la Communion anglicane, Mgr Josiah Idowu-Fearon, a rappelé au début de la semaine que l’Église anglicane en Amérique du Nord n’est pas une province de la Communion anglicane.
«Il n’est tout simplement pas vrai d’affirmer que l’Église anglicane en Amérique du Nord fait partie de la Communion anglicane», a-t-il déclaré, selon le Anglican Communion News Service. «Pour faire partie de la Communion, une province doit être en communion avec le siège de Cantorbéry et être membre des Instruments de la Communion. [Cette Église] n’est pas en communion avec le siège de Cantorbéry et n’a pas cherché à être membre des Instruments», a-t-il ajouté.
L’Église est toutefois considéré comme un partenaire œcuménique au sein de la Communion, où les questions théologiques et morales concernant l’épiscopat féminin et l’accueil des couples homosexuels est de toute façon loin de faire l’unanimité au sein de la Communion.