Des parlementaires canadiens veulent organiser une rencontre entre des catholiques et des survivants des pensionnats autochtones afin qu’ensemble ils puissent convenir des meilleurs moyens pour obtenir des excuses du pape et faire avancer la cause de la réconciliation entre les Autochtones et les Églises.
«Nous faisons cette offre dans un esprit d’ouverture et croyons que nous devons tous travailler ensemble pour enfin conclure ce sombre chapitre de l’histoire du Canada», écrivent les trois signataires d’une lettre remise récemment à Mgr Murray Chatlain, archevêque de Keewatin-Le Pas et co-président du Cercle Notre-Dame-de-Guadalupe.
Cette lettre, intitulée «Les prochaines étapes en vue d’une réconciliation», est signée par Carolyn Bennett, ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, par le sénateur Murray Sinclair, qui a présidé la Commission de vérité et réconciliation sur les pensionnats autochtones, et par le député néodémocrate Charlie Angus (Timmins-Baie James).
Le député Angus est le parrain de la récente motion votée le 1er mai 2018 à la quasi-unanimité par les membres de la Chambre des communes. Cette motion invitait le pape «à présenter des excuses» pour le rôle qu’a joué l’Église catholique canadienne «dans la mise en place, les opérations et les sévices des pensionnats autochtones». Seuls dix députés conservateurs ont voté contre cette proposition.
«Les survivants des pensionnats autochtones du Canada et leurs familles méritent de recevoir des excuses du pape au nom de l’Église catholique», estiment les signataires qui ajoutent que «les familles déchirées par ce système cruel et destructeur ont beaucoup souffert aux mains de représentants religieux qui agissaient au nom même de l’Église». Recevoir des excuses est une «composante essentielle de la guérison et de la réconciliation».
La lettre des trois parlementaires compte six paragraphes. C’est la première intervention publique faite par des membres du Parlement canadien à ce sujet depuis le vote sur la motion du député Anglus. La lettre, dont Présence a obtenu une copie, n’est pas datée mais elle a été acheminée à Mgr Chatlain avant le mardi 15 mai 2018 afin qu’elle soit remise aux membres du Cercle Notre-Dame-de-Guadalupe qui se réunissaient à Ottawa ce jour-là.
Sept organismes font partie de ce cercle créé en décembre 2016 afin d’approfondir et de promouvoir les relations entre l’Église catholique et les Autochtones. Le Conseil autochtone catholique du Canada, la Conférence religieuse canadienne, l’organisme de solidarité internationale Développement et Paix, la Société Saint-Vincent-de-Paul, les Chevaliers de Colomb, la Catholic Women’s League of Canada et la Conférence des évêques catholiques du Canada en sont membres.
Les signataires de la lettre rappellent que «le premier ministre Justin Trudeau a été très clair quant à l’engagement du gouvernement du Canada envers la réconciliation, ce qui comprend la mise en œuvre des 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation». Le premier ministre a discuté des propositions «avec Sa Sainteté lors de leur rencontre au Vatican le 29 mai 2017».
La lettre se termine par une invitation officielle au Cercle Notre-Dame-de-Guadelupe. Les trois parlementaires se disent prêts à organiser une rencontre entre des membres de ce groupe et des survivants des pensionnats afin de «discuter avec eux du rôle que le Cercle peut jouer pour obtenir des excuses et faire avancer la cause de la réconciliation».