Deux cents personnes – près de trois fois plus que l’an dernier – ont participé le dimanche 13 août à la Messe de la fierté. La célébration s’est déroulée dans la cathédrale Christ Church de Montréal, au début de la programmation officielle des onze journées d’activités planifiées par l’organisme Fierté Montréal.
«Depuis plusieurs années, nous avons développé un ministère actif et soutenu auprès de la communauté LGBTQ», a expliqué, dans son mot de bienvenue, le révérend Donald Boisvert, prêtre responsable par intérim de la cathédrale anglicane de Montréal. «C’est important pour nous parce que cela démontre que nous croyons dans la diversité qui caractérise notre ville et que nous la célébrons avec conviction.»
Il s’est dit «particulièrement heureux» du soutien du diocèse anglican de Montréal envers «les conjoints de même sexe qui désirent se marier» avant d’indiquer que c’est l’évêque même du diocèse, Mgr Mary Irwin-Gibson, qui allait présider cette année cette Messe de la fierté.
L’évêque a débuté la célébration par l’office du lucernaire. Huit cierges ont été allumés, dont un en souvenir des gens qui «ont subi de la violence à cause de qui ils sont» et un autre en mémoire «de tous ceux et celles qui sont morts du sida, de ceux qui en souffrent et de ceux qui le craignent». L’assemblée a aussi prié pour les gens «au cœur endurci par l’homophobie, des amis, des membres de nos familles, des collègues de travail, des inconnus et des chrétiens».
Dans son homélie, le révérend Jean-Jacques Goulet, ordonné il y a un an dans l’Église anglicane du Canada après avoir été longtemps pasteur mennonite, a rappelé que pour «beaucoup de gais, lesbiennes, bisexuels et transgenres, on ne se pense pas normal, pas correct, surtout aux yeux de l’Église. Trop longtemps, l’Église a envoyé un message de condamnation aux gens qui n’entraient pas dans le moule. Si vous êtes membre de la communauté LGBTQ, vous connaissez bien ce sentiment. On sait ce que cela veut dire d’être exclus.»
«Ce que nous affirmons aujourd’hui par cette célébration, c’est que vous faites partie de la famille de Dieu. Peu importe qui nous sommes, nous faisons partie de la communauté de Dieu», a-t-il ajouté.
«Le Christ accepte tout le monde dans son Corps», a dit Mgr Mary Irwin-Gibson au terme de la Messe de la fierté. «Que l’on soit homme ou femme, juif, Grec, homosexuel ou hétérosexuel.» Elle reconnaît que plusieurs groupes se sont sentis exclus de l’Église. «Les homosexuels, bien sûr, mais je pense aussi aux femmes, aux divorcés.»
«Souvent, il faut tester les frontières pour pouvoir les franchir», ajoutant qu’elle a autorisé jusqu’à maintenant trois mariages entre conjoints de même sexe dans son diocèse. Des couples formés de «membres très engagés», dit-elle.
Mgr Irwin-Gibson permet la célébration de mariages entre conjoints de même sexe dans les paroisses de son diocèse depuis le vote en ce sens tenu lors du Synode général de l’Église anglicane du Canada de juillet 2016. Deux votes consécutifs en faveur de ce changement canonique sont toutefois nécessaires pour que le mariage gai devienne effectif dans tous les diocèses anglicans du Canada. Le prochain scrutin n’aura lieu qu’en 2019.
Le diocèse de Montréal a tenu l’an dernier sa première Messe de la fierté. Soixante-quinze personnes y avaient participé. «On va répéter cela chaque année», a promis Mgr Irwin-Gibson.