Pierre Bruneau a profité de son passage au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap pour rappeler que la liberté se cultive et qu’elle doit d’abord prendre racine «entre nos deux oreilles». Au cours d’une conférence à laquelle assistaient quelques centaines de personnes le 10 août, le chef d’antenne au réseau TVA a généreusement parlé des valeurs qui ont guidé sa vie.
S’inspirant du thème Enfin libres que propose le Festival de l’Assomption cette année, le célèbre journaliste a présenté la «liberté» comme le fondement de tout engagement, qu’il soit religieux, matrimonial ou social.
Il a parlé de son engagement auprès de la Fondation Charles-Bruneau depuis 1990. Avant le décès de son fils Charles, atteint d’une leucémie, Pierre lui avait fait la promesse de poursuivre sa lutte: celle de permettre aux enfants malades de guérir du cancer. À ce jour, la Fondation a recueilli plus de 80 millions de dollars et son financement de la recherche en hémato-oncologie a aidé à faire passer le taux de guérison de 30 % à 80%. «Le vrai bilan de ma vie, a expliqué humblement M. Bruneau, c’est mon engagement auprès de la Fondation.»
L’homme dans la soixantaine ne cache pas que la maladie de son fils l’a durement l’ébranlé. Ce fut «très rough» pour notre couple, explique celui qui, à l’époque, n’avait que 25 ans. Le Victoriavillois, dernier de dix enfants, admet s’être demandé pourquoi ça leur arrivait. «Pourquoi ça nous arrive à nous? Pourquoi ça arrive à Charles?» L’angoisse des questionnements a fait place à la recherche de solutions. «Chaque piste que l’on cherche nous enlève un poids sur les épaules», partage l’homme aujourd’hui résilient et serein.
Expliquer l’inexplicable
Par son engagement auprès de la Fondation, Pierre Bruneau fait des rencontres qu’il tient à partager. Devant son auditoire attentif, il a tenu à parler de son ami Guillaume, maintenant décédé. «Pourquoi je vais mourir à 18 ans, Pierre?», lui avait demandé le jeune et talentueux hockeyeur. «Et si la vie était une course à relais?», a répondu Pierre à son ami. « Le bâton à la main, on fait de son mieux avec les talents et les capacités qu’on a. Puis un jour, on passe le bâton, on redonne une autre vie qui vient compléter la nôtre.»
Quand Pierre Bruneau parle de la mort, il le fait avec sérénité, même s’il n’oublie pas que le moment le plus difficile du deuil, c’est celui après les funérailles, quand la porte de la maison se referme derrière soi. «Tu te retrouves seul avec ton deuil, mais tu ne peux pas te laisser abattre.»
Un privilégié malgré les épreuves
Malgré les épreuves, Pierre Bruneau se sent privilégié. «À chaque jour qui se lève, je remercie pour tout ce que j’ai», dit-il, les yeux brillants. Son couple soulignera cette année son 45e anniversaire de mariage. «Quarante-cinq ans!», s’est-il exclamé, en riant, visiblement ému de engagement qui perdure.
Son travail de chef d’antenne le nourrit et le comble aussi. Il affirme le devoir à un public fidèle. «L’engagement sincère pour cette liberté dont on parle, elle vient de la fidélité, de la passion et de l’énergie. Mais l’engagement doit se faire sans attente.»
La conférence s’est terminée par une courte période de questions. Puis Pierre Bruneau a pris le temps de rencontrer les gens venus le remercier ou se faire prendre en photo.
La présence de Pierre Bruneau permettait d’inaugurer une nouveauté dans le cadre du Festival de l’Assomption, alors que le sanctuaire organisait pour la première fois cette année des conférences avec des personnalités publiques. Le lendemain, c’était au tour du commandant Robert Piché de venir s’adresser aux festivaliers.